Boycott des cartes bancaires : le flop du 10 septembre ?

Le boycott des cartes bancaires du 10 septembre, présenté comme une arme contre les banques et les frais cachés, n’a finalement eu aucun effet concret sur l’économie.

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Paiement via carte bancaire
Vers la fin des chiffres imprimés sur les cartes bancaires | Econostrum.info

Le 10 septembre, la France a connu une nouvelle journée de contestation baptisée « Bloquons tout », qui visait à paralyser l’économie. Parmi les actions proposées : le boycott des cartes bancaires. L’idée, portée par des militants, était de cesser d’utiliser ce moyen de paiement pendant un mois pour dénoncer les frais bancaires, la traçabilité des achats et les commissions imposées aux commerçants.

L’initiative part d’un constat : la carte bancaire, utilisée dans près d’un achat sur deux en France, génère des frais pour les commerçants (entre 0,6 % et 2 % par transaction) et alimente un système bancaire jugé trop intrusif. Les auteurs de cet appel au boycott espéraient marquer les esprits en retirant massivement du liquide et en privilégiant les paiements en espèces. Mais comme le souligne Maud Descamps, chroniqueuse pour TF1 : « Cela ne sert à rien, mais alors vraiment à rien ». En pratique, les salaires, prélèvements automatiques et virements bancaires continuent de circuler normalement, indépendamment de l’usage de la carte.

Certains restaurateurs et petits commerçants ont profité de l’occasion pour inciter leurs clients à régler en espèces, parfois avec des réductions à la clé. Leur objectif : dénoncer les frais bancaires qui grèvent leurs marges. Mais cette mobilisation, si elle traduit un vrai malaise, reste limitée à quelques initiatives locales.

Le bilan du 10 septembre dans le système bancaire : « Tout est normal »

Selon une enquête menée par Le Parisien, l’appel au boycott n’a eu aucun effet mesurable sur l’activité bancaire. « Nous n’avons aucune remontée particulière », confie la porte-parole d’une grande banque. « Il n’y a pas eu de retraits massifs d’argent liquide aux distributeurs en prévision de cette journée ». Même constat dans un autre établissement : « Nous avons des alertes automatiques qui se déclenchent en cas de baisse nette d’activité. Là, c’est un petit mercredi car beaucoup de gens étaient en télétravail… mais tout est normal », rapporte Le Parisien.  Selon la même source, dans les supermarchés, la carte bancaire a gardé sa place de moyen de paiement préféré.

Ce type d’appel n’est pas inédit. En 2010, rappelle Le Parisien, Éric Cantona avait suggéré un « bank run » en retirant massivement l’argent des banques pour faire plier le système financier. Malgré l’écho médiatique, l’opération avait tourné court et son impact avait été quasi nul, comme celui du 10 septembre 2025.

En définitive, si le boycott des cartes bancaires traduit une volonté de protester contre les dérives du système financier, son impact concret reste quasi nul. Les paiements en liquide restent minoritaires, et le système bancaire repose sur bien d’autres rouages que l’usage de la carte. Pour les banques, comme pour la plupart des consommateurs, la journée du 10 septembre n’aura été qu’un mercredi ordinaire.

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