Bornes de recharge : 30 000 nouvelles installations ultra-rapides en France d’ici 2028

Treize opérateurs majeurs de recharge électrique, dont Ionity, Fastned, Electra et Engie Vianeo, annoncent un vaste plan d’expansion du réseau de bornes de recharge en France. 30 000 bornes très rapides seront installées d’ici 2028, représentant un investissement de 3 milliards d’euros. Ce projet ambitieux repose sur une nécessaire stabilité réglementaire en France et en Europe. Les opérateurs réclament des règles claires et durables pour soutenir la transition énergétique. Ces nouvelles infrastructures promettent une expérience de recharge améliorée pour les conducteurs de véhicules électriques.

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Une voiture électrique est en cours de recharge sur une borne de recharge moderne, affichant l’état de charge sur son écran digital.
Bornes de recharge : 30 000 nouvelles installations ultra-rapides en France d’ici 2027 | Econostrum.info

Avec une croissance ralentie des ventes de voitures électriques, l’amélioration du réseau de recharge devient un enjeu stratégique. Un plan ambitieux prévoit l’installation de 30 000 nouvelles bornes de recharge rapide d’ici 2028 pour lever un des derniers freins à l’adoption massive de l’électromobilité. Mais ce projet repose sur des conditions réglementaires et financières qui restent à sécuriser.

Les principaux opérateurs de recharge électrique, réunis au sein de Charge France, annoncent un plan d’expansion inédit du réseau en France. Ce programme prévoit le déploiement de 30 000 bornes ultra-rapides, chacune offrant une puissance minimale de 100 kW. À titre de comparaison, les bornes domestiques ont une puissance comprise entre 3,7 kW et 22 kW, nécessitant plusieurs heures pour une recharge complète.

Grâce à ces nouvelles infrastructures, les conducteurs de véhicules électriques pourront recharger 80 % de leur batterie en seulement 15 à 30 minutes, un atout crucial pour les trajets longue distance. Cet investissement de 3 milliards d’euros devrait améliorer considérablement la couverture du territoire, notamment sur les axes autoroutiers et dans les zones moins bien desservies.

Les bornes de recharge, un secteur en quête de stabilité réglementaire

Pour mener à bien ce projet, Charge France insiste sur la nécessité d’une stabilité réglementaire en France et en Europe. Les opérateurs réclament notamment le maintien des objectifs de la norme CAFE (Corporate Average Fuel Economy), qui impose aux constructeurs automobiles de réduire progressivement les émissions de leurs véhicules sous peine de sanctions financières.

Aurélien de Meaux, dirigeant d’Electra et président de Charge France, met en garde : « Si on ne sait pas où on va, on ne peut pas investir. » Cette incertitude inquiète également Jeroen van Tilburg, patron de Ionity, qui souligne : « On peut ne pas apprécier ces objectifs ou les trouver difficiles à atteindre. Mais si vous modifiez constamment les règles du jeu, vous ne pouvez pas jouer. »

Les industriels du secteur s’inquiètent des discussions en cours visant à assouplir ces réglementations, notamment sous la pression de certains gouvernements européens et constructeurs automobiles qui peinent à atteindre ces objectifs. Une telle remise en cause pourrait freiner les investissements et ralentir le développement du réseau de recharge.

Une expérience utilisateur encore trop complexe

Au-delà de l’expansion du réseau, Charge France souhaite également simplifier l’expérience utilisateur. Aujourd’hui, les conducteurs de voitures électriques doivent jongler entre plusieurs cartes de recharge selon les opérateurs, ce qui rend la gestion des recharges complexe et opaque.

Brieuc de Tonquédec, responsable de Ionity en France et au Benelux, explique : « On ne pourra pas imposer des prix uniques, mais on peut réfléchir à des comparatifs et des index pour faciliter leur usage ». Cette initiative viserait à rendre le système plus transparent, en permettant aux consommateurs d’accéder facilement aux meilleurs tarifs et aux bornes les plus adaptées à leurs besoins.

Les opérateurs espèrent ainsi renforcer la confiance des automobilistes, qui restent nombreux à hésiter face aux contraintes logistiques liées à l’électrique.

Une réponse au ralentissement des ventes de véhicules électriques

Ce projet d’expansion du réseau de recharge intervient dans un contexte incertain pour l’électromobilité. Après plusieurs années de croissance, les ventes de véhicules électriques ont marqué un recul de 3 % en 2024, tandis que les hybrides ont progressé, atteignant 20 % des ventes automobiles contre 12 % pour les électriques.

Cette tendance met en lumière les défis persistants qui freinent encore l’adoption des voitures électriques : autonomie limitée, coûts d’achat élevés et infrastructure de recharge jugée insuffisante.

En renforçant et en accélérant l’installation de bornes ultra-rapides, les acteurs du secteur espèrent relancer la dynamique et rassurer les consommateurs. La densification du réseau, combinée à d’éventuelles aides publiques, pourrait jouer un rôle déterminant dans la transition vers une mobilité 100 % électrique.

Un tournant décisif pour la transition énergétique

Le développement de 30 000 nouvelles bornes ultra-rapides représente une avancée majeure pour la transition énergétique en France. Si ce projet voit le jour comme prévu, il pourrait lever un frein majeur à l’adoption massive des véhicules électriques et accélérer la fin des motorisations thermiques, prévue en 2035.

Cependant, la réussite de ce plan dépendra du soutien des pouvoirs publics, de la stabilité des réglementations et de l’évolution de la demande. Pour les consommateurs, une infrastructure de recharge plus accessible et plus rapide pourrait bien être l’élément déclencheur du passage à l’électrique.

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