La confiance des consommateurs belges a atteint un niveau préoccupant, selon la Banque nationale de Belgique (BNB). Un signal alarmant accentué par une détérioration notable des perspectives économiques générales du pays.
La confiance des ménages belges atteint son plus bas niveau de l’année
La Banque nationale de Belgique (BNB) révèle une détérioration de l'indicateur de confiance des ménages en novembre, atteignant son plus bas niveau de l'année. Une situation alimentée par une dégradation des perspectives économiques générales et des inquiétudes croissantes face à l'emploi.
Les difficultés économiques en Belgique s'inscrivent dans une tendance plus large, avec un ralentissement marqué de l'activité économique en zone euro. Cette contraction inattendue, confirmée par une enquête de S&P Global, alimente les craintes des ménages et renforce leur prudence financière.
Une confiance en chute libre
L'enquête mensuelle de la BNB a mis en lumière une dégradation significative de l'indicateur de confiance des ménages. En novembre, cet indicateur est passé sous sa moyenne de long terme, atteignant son niveau le plus bas depuis près de deux ans. Ce recul s'explique principalement par des perspectives économiques jugées sombres, marquées par des fermetures d'usines et des restructurations entraînant des suppressions d'emplois. La crainte d'une recrudescence du chômage dans les douze prochains mois s'est également intensifiée.
Pour Philippe Ledent, économiste senior chez ING Belgique, ces inquiétudes sont justifiées. Il souligne que la création d'emplois a considérablement ralenti, avec une stagnation complète observée au deuxième trimestre de cette année. Ces réalités, combinées aux annonces de restructurations et à la contraction des économies de partenaires commerciaux clés comme la France et l'Allemagne, exacerbent le pessimisme ambiant.
Une épargne en hausse, mais à quel prix ?
Dans ce contexte morose, les Belges adoptent une approche prudente vis-à-vis de leurs finances. La BNB rapporte une hausse des intentions d'épargne, traduisant une volonté de se prémunir contre des éventuelles difficultés futures. Avant la pandémie, le taux d’épargne des ménages s'établissait autour de 12 % du revenu disponible. Aujourd'hui, il avoisine les 15 %, reflétant une « peur de consommer », selon Philippe Ledent.
Toutefois, cette tendance pourrait avoir des effets négatifs sur l'économie. Une consommation restreinte freine l'activité économique, bien que cette épargne élevée offre un potentiel de reprise lorsque la confiance reviendra. « Le jour où les ménages auront davantage confiance, ils auront le potentiel de consommer », nuance Ledent.
Vers une baisse des taux d'intérêts ?
Un des rares aspects positifs de la situation actuelle concerne les taux d'intérêt. En effet, en réponse à la conjecture en cours, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait accélérer leur baisse pour soutenir l'économie. Actuellement fixé à 3,25 %, le principal taux directeur de la BCE pourrait tomber sous les 2 % d'ici juillet prochain, selon les prévisions des marchés. Cette perspective pourrait soulager les ménages envisageant d'emprunter pour financer des projets.