La Belgique devra débourser près de 5 milliards d’euros supplémentaires pour son île énergétique artificielle

Le projet de l’île énergétique de Belgique, toute première île artificielle au monde, va finalement coûter plus cher.

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Par Ali Ch. Publié le 25 octobre 2024 à 15h42
L’Île énergétique De Belgique
La Belgique devra débourser près de 5 milliards d’euros supplémentaires pour son île énergétique artificielle - © www.econostrum.info

La construction de cette île énergétique, baptisée Princesse Élisabeth en l'honneur de la fille aînée de l'actuel roi Philippe de Belgique, a débuté en mars 2024. Les travaux devraient s’achever en août 2026. C’est la promesse formulée par Elia, l'entreprise chargée de gérer le réseau de transport d'électricité de la Belgique, en octobre 2023 lors de l'obtention de l'autorisation environnementale valant permis de construire.

L'île doit servir de sous-station électrique pour raccorder de nouveaux parcs éoliens (jusqu'à 3,5 gigawatts supplémentaires) et plusieurs interconnecteurs, notamment un reliant la Belgique au Danemark (par le biais de sa propre île énergétique artificielle), nommé TritonLink, un autre avec le Royaume-Uni, appelé Nautilus, ainsi qu’un interconnecteur vers la Norvège.

Le coût de l'île énergétique passe de 2,2 à 7 milliards d'euros

Doté d’un budget initial de 2,2 milliards d’euros, le coût de construction serait finalement revu à la hausse. En effet, la facture finale pourrait atteindre 7 milliards d’euros, selon L’Echo et De Tijd dans leur édition du jeudi 24 octobre 2024. Cela représente donc une augmentation de près de 5 milliards d’euros.

En mai 2024, la CREG, le régulateur fédéral du secteur énergétique, avait déjà alerté la ministre de l'Énergie, Tinne Van der Straeten (Groen), sur cette hausse des coûts. Un second courrier envoyé en juin évoquait même la possibilité d’une facture totale s’élevant à 7 milliards d’euros.

Elia reconnaît être confrontée à une « augmentation significative » des coûts des matériaux électriques haute tension, sans toutefois divulguer de chiffres précis. Face à cette explosion des dépenses, la ministre de l’Énergie et la CREG se rejettent la responsabilité.

Les industriels demandent la suspension de la construction de l’île énergétique

Les grands consommateurs industriels d'électricité, représentés par la fédération Febeliec, ont réagi jeudi en demandant la suspension des travaux de l'île Princesse Élisabeth. Leur principale préoccupation est la hausse des coûts. Febeliec exhorte Elia et la ministre de l'Énergie à "mettre le projet sur pause et à le réévaluer".

Elia doit encore attribuer plusieurs contrats, notamment pour la conversion en courant continu, mais Febeliec appelle à ne plus signer de nouveaux engagements. « Nous exigeons d'attendre avant de signer des contrats supplémentaires », a déclaré Andreas Tirez, expert en énergie chez Febeliec. Selon lui, la hausse des coûts s’explique par les tensions sur le marché mondial de l'infrastructure électrique, exacerbées par la vague d’électrification massive. « Pourquoi ne pas attendre un ou deux ans, le temps que le marché se calme ? », s’interroge-t-il.

Febeliec remet également en question la pertinence de construire une île énergétique, se référant à l'exemple des Pays-Bas, où l'équivalent d'Elia a opté pour une plateforme plutôt qu'une île. « C'est une technologie déjà éprouvée », souligne la fédération. Elle rappelle aussi que le Danemark a suspendu, pour le moment, ses projets similaires d'île énergétique.

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Journaliste francophone. Je couvre l’actualité au quotidien sur une multitude de sujets. Je m’attelle à rapporter l’information avec objectivité.

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