Un bon salaire et un nombre d’offres d'emploi assez élevé, malgré tout, le métier d’instructeur d'auto-école peine à trouver preneur en Belgique. En effet, cette profession est en pénurie croissante, bien que l'avantage financier ne soit pas discutable.
Pour quelle raison les personnes à la recherche d'emploi rebutent-elles ce genre de poste ? De nombreuses réponses peuvent être apportées à cette question. Parmi elles, le fait que les horaires soient contraignants et les conditions de travail très difficiles.
C'est bien payé, certes, mais cela ne suffit pas !
Malgré le salaire attractif, le métier d’instructeur d'auto-école n'attire pas beaucoup de candidats en Belgique, voire pas du tout. Avec des rémunérations estimées à plus ou moins 3 000 euros bruts par mois, un véhicule à disposition et l’absence d’obligation d'avoir un diplôme prérequis, cette profession est en pénurie croissante.
Pour Federdrive, la Fédération des auto-écoles qui s’est confiée dernièrement à RTL Info, ce ne sont certainement pas ces arguments qui contribuent à ce manque cruel d'instructeurs d'auto-école dans le pays. Selon l’organisme, cette pénurie est surtout due au temps partiel et aux horaires peu convenables. Pour beaucoup, ce genre de métier serait plus un job en plus qu’une profession à part entière, notamment avec les heures de travail généralement accomplies les soirs et les week-ends, laissant peu de temps libre pour ceux qui ont décidé de faire ce métier.
Des examens compliqués et des conditions de travail difficiles
Bien qu'aucun diplôme ne soit exigé, tout instructeur devra réussir ses examens avant de se lancer. Pour cela, il faudra passer un brevet d’aptitude professionnelle. Cela peut se faire dans une auto-école avec 120 heures de cours et un coût de 500 euros, ou en suivant une formation gratuite proposée par l’IFAPME, mais cela peut prendre une année entière.
À l'issue de la formation, viendra le temps de passer l'examen, et c’est là que les choses deviennent généralement plus compliquées. En effet, les épreuves de code sont réputées pour être très difficiles, que ce soit à l’écrit ou à l’oral, sans oublier l’examen de mécanique. Il convient également de souligner qu’il existe seulement trois sessions d’examen par an. Il faudra donc s’y prendre à temps, sachant qu'à Bruxelles, il n’y a pas d’examen et que tout le monde est envoyé en Wallonie, du moins pour les francophones.
Mais pour Federdrive, un inconvénient de plus grande taille devrait être pris en considération. Il s'agit des limitations de vitesse qui changent constamment. À cela s’ajoutent les radars omniprésents, et pour le candidat au permis, il arrive parfois qu'il soit flashé, mais aux frais de l'instructeur. Enfin, si un instructeur venait à être déchu de son permis de conduire, il devra passer un test de réhabilitation pour le récupérer, ce qui prend entre 3 et 5 ans, sans possibilité de conduire ou d’exercer son métier durant cette période.