En Belgique, la semaine de 4 jours de travail est un projet naissant. Après un premier test initié en novembre 2022, une deuxième phase d’expérimentation a été annoncée en septembre dernier. Sauf que voilà, cette mesure ne semble pas intéresser grand monde du côté des entreprises.
Depuis le mois de novembre 2022, les travailleurs peuvent demander leur semaine de travail de quatre jours tout en conservant leur salaire. Pour cela, ils travaillent 9,5 heures par jour et obtiennent donc un jour de libre supplémentaire.
Mais cette expérience n'était que peu concluante, le gouvernement avait donc décidé de tester une autre recette. En septembre 2023, le ministre de l’Emploi Pierre-Yves Dermagne (PS) avait annoncé le lancement d'une nouvelle expérimentation de la semaine de 4 jours de huit heures par semaine, pour un salaire égal à une semaine de 40 heures.
Pour cette expérience, ce sont les chercheurs du Bureau du Plan et de l’UGent qui étaient chargés de l'encadrer. Mais là aussi, l'engouement n'est pas au rendez-vous. Selon le média l'Echo, seulement cinq entreprises se sont portées candidates à cette expérience. Alors qu'au début, près de 500 entreprises et organisations y avaient montré de l'intérêt.
Pour les cinq entreprises ayant répondu favorablement à l'invitation du ministre de l'Emploi, « Il s’agit principalement d’ONG », indique le Bureau du Plan. Pourtant, cette phase d'expérimentation qui devrait débuter au mois de mai devait toucher des organisations de différentes tailles et de différents secteurs.
Réticence chez les organisations patronales
Il faut dire que la semaine de 4 jours sans perte de salaire ne fait absolument pas l'unanimité auprès du Patronat, « nous connaissons une pénurie de main-d'œuvre sur le marché du travail. Les entreprises sont continuellement à la recherche de personnel. Alors, retirer les gens du marché de l’emploi n’est tout simplement pas logique », avait notamment expliqué la FEB, la plus grande organisation d’employeurs de Belgique.
De même pour l’Union des classes moyennes (UCM), « à l’heure où la relance économique doit être une priorité à tous les niveaux de pouvoir et que le monde économique met toutes ses forces dans la bataille, cette expérience grandeur nature s’apparente à un sérieux coup de frein et à une méconnaissance de la vie des PME dans notre pays », avait-elle écrit lors de l'annonce de cette expérimentation en septembre dernier.
Pour rappel, cette phase de test devrait durer près de 6 mois. Pour ce qui est des résultats, ils devraient être rendus publics au cours du mois d'avril de l'année prochaine.