L'économie de la zone euro, dont fait partie la France, traverse une période difficile. La croissance est très faible dans ce bloc économicopolitique, alors que l'inflation est très forte. Pour y faire face, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de relever ses taux. Une mesure jugée insuffisante pour lutter contre la hausse des prix.
En effet, cette banque a décidé de relever une nouvelle fois ses taux lors de sa réunion de politique monétaire de juillet. C'est ce qu'a révélé la présidente de l'institution financière, Christine Lagarde, mardi 27 juin. Cette responsable explique qu'il est trop tôt pour « crier victoire » dans le combat contre l'inflation en zone euro. Avec cette mesure, la croissance européenne va être encore mise à mal. Des crédits plus chers devront freiner la demande de prêts immobiliers, à la consommation ou pour les investissements des entreprises. Cela induira le ralentissement de la hausse des prix.
« Notre travail n'est pas fini. Sauf changement important dans nos perspectives, nous poursuivrons le relèvement des taux en juillet », a donc déclaré Christine Lagarde à l'occasion d'un forum de la BCE à Sintra, au Portugal. Et d'ajouter : « Dans un futur proche, il est improbable que la banque centrale soit en mesure d’affirmer avec certitude que les taux ont atteint leur point haut ».
Les taux élevés de la BCE freinent aussi la croissance
Cette mesure devra également favoriser le dollar par rapport à l'euro. Cependant, ce n'est pas une préoccupation pour la BCE qui se concentre sur la lutte contre l'inflation. Déjà, lors de sa précédente réunion en juin, la BCE avait décidé d'une huitième hausse de ses taux directeurs en moins d'un an, d'un quart de point de pourcentage, pour porter son taux de référence sur les dépôts à 3,5%.
Il faut dire que ces mesures sont inédites. Elles révèlent des difficultés profondes auxquelles font face les économies de la zone euro, notamment l'économie allemande qui est rentrée en récession. En effet, depuis une année, la BCE s'est lancée dans ce cycle sans précédent de resserrement monétaire pour contrer la flambée des prix. Cependant, certains analystes ne sont pas de l'avis de la BCE. Ils appellent à une pause pour ne pas peser davantage sur l'activité économique.
La BCE est la première source de liquidités pour les banques. Si elle augmente ses taux directeurs, les établissements bancaires vont forcément répercuter la hausse du coût de l’argent sur leurs clients, en augmentant leurs taux de crédit. Le crédit va donc devenir plus cher pour les ménages et leur capacité d’emprunt va baisser. Cela aura pour conséquence de réduire la consommation et, par ricochet, la croissance économique.