Sauf surprise, la Banque centrale européenne (BCE) entrevoit une première baisse de taux le 6 juin, selon le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui siège au conseil des gouverneurs de la BCE.
François Villeroy de Galhau se veut rassuré et rassurant en enchaînant les bonnes nouvelles, dimanche 14 avril, dans un entretien accordé au Journal du dimanche. « Nous espérons une reprise à 1,5 % de croissance l’an prochain, qui passera prioritairement par la baisse de l’inflation », a-t-il déclaré.
« La bonne nouvelle, c’est que nous sommes en train de gagner la bataille contre l’inflation. Début 2023, au plus haut, elle était à 7 % en France. Aujourd’hui, elle est redescendue à 2,4 %. Notre objectif est de la ramener à 2 % et nous le ferons au plus tard d’ici l’an prochain », indique le gouverneur de la Banque de France.
Selon ses prévisions, « les rémunérations devraient augmenter en moyenne de plus de 3 % cette année et à nouveau en 2025, soit plus que l’inflation. Cela fait du pouvoir d’achat en plus, et donc de la consommation, qui est le premier moteur de la croissance française ». En somme, que d’indices rassurants pour tenir les objectifs projetés, en particulier celui de la reprise.
« Confiance de plus en plus grande dans la trajectoire de désinflation »
« Notre projection annuelle, faite en toute indépendance, reste à 0,8 %. La différence avec le 1 % révisé du gouvernement est dans la marge d’incertitude à ce stade de l’année. Notre prévision de 0,2 % de croissance pour le premier trimestre est issue d’une enquête de terrain que la Banque de France réalise tous les mois auprès de 8 500 entrepreneurs », soutient le premier banquier de France.
Dans la foulée, arborant sa casquette de membre des gouverneurs de la BCE, Villeroy de Galhau anticipe « une première baisse lors de (leur) prochaine réunion du 6 juin » qui soutiendra l’investissement. « Nous avons en effet une confiance de plus en plus grande dans la trajectoire de désinflation. L’instrument des taux d’intérêt a été une arme efficace contre l’inflation », a-t-il indiqué. Le gouverneur parle d'une première baisse début juin, car cette dernière « devra être suivie d’autres baisses d’ici la fin de l’année », ébruite-t-il. Il plaide toutefois « pour un gradualisme pragmatique – selon les données économiques – et suffisamment agile ».
Évoquant la question des dettes conséquentes de l’État et du déficit public à réduire, François Villeroy de Galhau convient que « le poids des intérêts de la dette que nous devons payer chaque année (...) va augmenter de près de 50 milliards entre 2020 et 2027 », et c’est « autant que nous ne pouvons pas consacrer à nos dépenses d'avenir, comme le climat ou l'éducation », a-t-il martelé.
