Après cinq années de hausses pour faire face à l'inflation, la BCE a inversé la tendance cette semaine en abaissant ses trois taux directeurs. Une manœuvre qui sera sans doute suivie par d'autres avant la fin de l'année.
Depuis 2019, l'inflation dans la zone euro a fortement augmenté. C'est en 2022 qu'elle a atteint son pic, en s'établissant à 10,6 %. Un record dû à la flambée des prix de l'énergie, conséquence de la guerre en Ukraine et des perturbations des chaînes mondiales d'approvisionnement qui n'avaient toujours pas retrouvé un rythme normal après la pandémie de Covid-19.
En raison d'une inflation élevée, la Banque centrale européenne (BCE) a successivement augmenté ses taux d'intérêt directeurs. Cependant, depuis plusieurs mois, l'inflation est revenue à des niveaux bas en Europe, atteignant 2,6 % en mai et 2,4 % en avril, soit quatre fois moins qu'en 2022. L'objectif à l'heure actuelle est de ramener la hausse des prix à la consommation dans la zone euro à 2 % d'ici 2025.
Jeudi, la BCE a donc annoncé la baisse de ses trois taux directeurs de 25 points de base. Dans le détail, le taux de facilité de dépôt passe de 4,0 % à 3,75 %, celui du refinancement de 4,5 % à 4,25 % et, enfin, le taux de facilité de prêt marginal passe de 4,75 % à 4,5 %.
D'autres manœuvres similaires de la BCE en 2024 ?
Il s'agit là de la première baisse des taux que l'institution de Francfort annonce depuis près de cinq ans, et ce ne sera probablement pas la dernière. Pour le mois de juillet, de nombreux responsables de la Banque centrale plaident pour une pause. Ces responsables, dont Isabel Schnabel et Klaas Knot, estiment que la prochaine manœuvre de la BCE pourrait être au moins de septembre. « Le Conseil des gouverneurs maintiendra une approche s’appuyant sur les données, réunion par réunion, pour déterminer de manière appropriée le degré et la durée de cette orientation restrictive », détaille la BCE dans un communiqué.
Du côté des économistes, l'on s'attend à deux autres baisses des taux directeurs de la BCE en 2024, une en septembre et une autre décembre. Pour rappel, en début d'année, les marchés s'attendaient à plus de cinq baisses en 2024. Un scénario qui a de très faibles chances de se concrétiser.