Guerre commerciale : la BCE abaisse ses taux pour éviter une crise en Europe

La Banque centrale européenne (BCE) réagit aux nouvelles surtaxes américaines en assouplissant sa politique monétaire.

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Guerre commerciale : la BCE abaisse ses taux pour éviter une crise en Europe. Crédit : Canva | Econostrum.info

Face à un environnement commercial devenu plus instable, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé d’abaisser une nouvelle fois ses taux d’intérêt. Cette décision s’inscrit dans une stratégie de soutien à l’économie de la zone euro, affectée par les répercussions d’un conflit commercial croissant entre les États-Unis et ses partenaires. L’objectif est clair : maintenir la stabilité financière et contenir les effets secondaires d’un ralentissement du commerce mondial.

Jeudi 17 avril, la BCE a abaissé son taux de dépôt de 25 points de base, le ramenant à 2,25 %, un niveau considéré comme non pénalisant pour la croissance, souligne Le Monde. Il s’agit de la septième baisse consécutive depuis juin 2024, alors que la banque centrale avait entamé deux ans plus tôt une phase de resserrement monétaire pour lutter contre l’inflation. Ce changement de cap vise à stimuler la demande intérieure, alors que les perspectives économiques s’assombrissent.

Tensions commerciales entre l’Europe et les États-Unis

L’élément déclencheur de cette nouvelle baisse réside dans la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump. Début avril, les États-Unis ont imposé des droits de douane universels de 10 %, accompagnés de surtaxes spécifiques pouvant atteindre 145 % sur la Chine, avec une pause de 90 jours pour les pays hors Chine. L’Europe est directement touchée, notamment son secteur automobile, frappé d’une taxe de 25 %, ainsi que les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques, désormais sous enquête.

Si la BCE reconnaît une certaine capacité d’adaptation de l’économie européenne, elle estime que les perspectives de croissance se sont dégradées sous l’effet de ces tensions commerciales. La directrice de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a averti d’un risque de conséquences économiques sévères, soulignant l’imprévisibilité des décisions américaines. Cette incertitude pousse la BCE à agir rapidement, sans attendre ses projections macroéconomiques de juin.

Inflation maîtrisée, mais la BCE reste sur ses gardes

En mars, l’inflation dans la zone euro s’établissait à 2,2 %, proche de l’objectif fixé à 2 %. La BCE considère que la désinflation est en bonne voie, ce qui lui laisse davantage de marge pour ajuster ses taux sans craindre une surchauffe. À Francfort, l’attention se porte désormais sur la stabilité financière, alors que les marchés restent sous tension et que les rendements des bons du Trésor américain s’élèvent.

Christine Lagarde a déclaré que la BCE restait « prête à intervenir si nécessaire », rappelant les risques d’un enchaînement déstabilisant entre banques fragilisées, baisse de l’investissement et recul de la consommation. L’institution souhaite éviter tout retour à un scénario de type 2008, où les déséquilibres financiers s’étaient transformés en crise économique durable.

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