Assurance-vie, PEL… François Bayrou veut taxer davantage l’épargne des Français dès 2025

La réforme fiscale portée par François Bayrou en 2025 pourrait modifier en profondeur la fiscalité de l’épargne des Français.

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Bayrou qui veut s'attaquer à l'épargne des frnaçais concernant la réforme des retraites
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Dans un contexte de déficit public aggravé, le gouvernement dévoile une réforme fiscale d’ampleur, pilotée par le Premier ministre François Bayrou. Objectif affiché : rééquilibrer les finances publiques sans augmenter la pression sur les revenus du travail. Pour cela, l’épargne est désormais dans le viseur, avec des ajustements qui pourraient affecter la rentabilité et l’attractivité de produits jusqu’alors perçus comme sûrs.

La mesure la plus marquante est la hausse du prélèvement forfaitaire unique (PFU), qui passerait de 30 % à 33 % dès 2025. Cette taxe s’appliquerait aux gains issus de placements comme l’assurance-vie, les plans épargne logement (PEL), les comptes épargne logement (CEL) ou encore les livrets bancaires non réglementés.

Ces produits, historiquement plébiscités pour leur stabilité, sont utilisés par une majorité de ménages comme réserve financière de précaution ou levier pour des projets à long terme, notamment immobiliers. Leur fiscalité avantageuse en faisait un outil central dans les stratégies patrimoniales.

Un impact direct sur l’épargne des ménages modestes et les jeunes

La réforme pourrait fragiliser les épargnants aux revenus intermédiaires, déjà confrontés à une inflation persistante. Elle remet aussi en cause l’accessibilité à la propriété, dans un contexte de hausse des taux. Les rendements réels des PEL et CEL seraient mécaniquement réduits, affectant en priorité les jeunes actifs cherchant à se constituer un capital de départ.

De nombreux observateurs s’interrogent sur la cohérence d’un tel signal, envoyé à une population incitée à épargner davantage pour anticiper la retraite et compenser la volatilité du marché de l’emploi.

Une inquiétude partagée par le secteur financier

Les acteurs du marché, tels que BNP Paribas, AXA ou CNP Assurances, dénoncent une réforme « mal calibrée ». Les fonds en euros, déjà fragilisés par des taux faibles, pourraient devenir encore moins attractifs. La crainte d’un désengagement massif des particuliers vers des produits non soumis à fiscalité nationale, notamment à l’étranger, est régulièrement évoquée.

Le risque d’un effet d’éviction vers des juridictions plus favorables, comme le Luxembourg ou la Belgique, est pris très au sérieux. Cette réforme de l’épargne s’inscrit dans un plan fiscal global. Parmi les autres mesures envisagées figurent une hausse de la taxe sur les billets d’avion, destinée à financer la transition écologique, et l’instauration d’un taux d’imposition minimal de 20 % sur les revenus supérieurs à 250 000 euros par an, ou 500 000 euros pour un couple.

Le projet inclut également une surtaxe sur les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse un milliard d’euros, applicable en cas de bénéfices excédentaires. Cette disposition vise à assurer une « contribution exceptionnelle » des grands groupes.

Un débat encore ouvert

Si certaines mesures pourraient être appliquées dès cette année, d’autres seraient déployées progressivement jusqu’en 2026. Le gouvernement devra faire face à une opinion publique méfiante et à des négociations parlementaires complexes, tant les équilibres budgétaires s’opposent aux exigences de stabilité patrimoniale.

Dans ce climat, les épargnants sont invités à anticiper en diversifiant leur portefeuille, en étudiant les produits moins fiscalisés, ou en consultant un conseiller. Car cette réforme, si elle entre en vigueur telle quelle, marquera un tournant durable dans la manière d’épargner en France.

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