La proposition de Catherine Vautrin d’instaurer sept heures de travail gratuit par an pour financer la protection sociale a rapidement suscité la controverse. Face aux critiques, François Bayrou a rejeté cette mesure, affirmant que « tout travail mérite salaire ».
Dans une interview du 19 janvier, Catherine Vautrin avait évoqué l’idée d’une contribution supplémentaire des travailleurs sous forme de sept heures de travail non rémunérées par an. Selon la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, cette mesure aurait pu permettre de financer les dépenses sociales en générant près de deux milliards d’euros en 2025.
Toutefois, cette annonce a suscité de vives réactions, notamment au sein même du gouvernement. Sophie Primas, porte-parole de l’exécutif, avait rapidement précisé que cette idée « n’était pas une position officielle ». Cette réserve montrait déjà une certaine prudence de la part de l’exécutif face à une proposition sensible.
François Bayrou ne veut pas des sept heures de travail gratuit
Invité sur LCI le 27 janvier, François Bayrou a clairement exprimé son opposition à cette mesure. « Le travail doit être payé », a affirmé le Premier ministre, ajoutant qu’il était prêt à discuter, mais qu’il refusait le principe du travail gratuit. Il a ainsi refermé la porte à cette initiative, confirmant que le gouvernement ne soutiendrait pas cette proposition. Cette position marque un désaveu pour Catherine Vautrin, dont l’annonce n’a pas fait l’unanimité.
Bayrou a rappelé son attachement à une règle fondamentale : « tout travail mérite salaire ». L’opposition a immédiatement dénoncé cette proposition, notamment à gauche. Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, a qualifié cette mesure de « ligne rouge écarlate », affirmant que son parti s’opposerait fermement à toute tentative d’imposer du travail non rémunéré.
Cette mesure avait pourtant été adoptée fin novembre par les sénateurs dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale. Elle prévoyait d’imposer aux actifs sept heures de travail gratuites par an pour financer le secteur de l’autonomie. Cependant, elle avait été abandonnée lors des discussions en commission mixte paritaire sous la pression des députés et du gouvernement.
Une idée définitivement abandonnée ?
Avec la prise de position de François Bayrou, cette mesure semble désormais enterrée. Mais le débat sur le financement de la protection sociale reste ouvert. Le gouvernement pourrait chercher d’autres solutions pour équilibrer les comptes publics, sans pour autant s’aventurer sur le terrain délicat du travail non rémunéré.
En attendant, cette séquence a mis en lumière les tensions au sein du gouvernement sur les réformes à venir et a confirmé que certaines lignes, comme celle du travail gratuit, restent difficilement franchissables en France.
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