Bâtiment en Île-de-France : 3 500 entreprises en faillite en 2024, un secteur sous tension

Le secteur du bâtiment en Île-de-France traverse une crise profonde, avec 3 500 défaillances d’entreprises en 2024, soit une augmentation de 50 % en un an, selon la Fédération française du bâtiment (FFB). La chute des mises en chantier, l’effet limité des Jeux olympiques et l’instabilité économique ont fragilisé les artisans et les PME du secteur. La situation pourrait empirer en 2025, avec une activité en forte baisse. Face à ces difficultés, les professionnels demandent des mesures d’urgence, notamment des dérogations pour circuler plus librement dans Paris.

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Un ouvrier du bâtiment, équipé d’un gilet fluorescent et d’un casque, supervise un chantier en construction avec une grue en arrière-plan.
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La crise du bâtiment en Île-de-France s’intensifie, touchant de plein fouet les artisans et petites entreprises. Les faillites se multiplient, et les acteurs du secteur alertent sur une situation économique alarmante. Entre la chute du marché du neuf et les blocages budgétaires, l’année 2025 s’annonce déjà compliquée.

Le secteur du bâtiment subit une chute brutale de la construction de logements neufs, avec une baisse de 20 % en un an. Selon Fabrizio Delmolino, administrateur de la CAPEB Grand Paris et artisan plombier-couvreur, cette baisse a un effet domino : « La construction de logements neufs a chuté, et automatiquement, quand le neuf chute, la réhabilitation chute. »

En Île-de-France, la crise est plus marquée qu’ailleurs. Les chantiers en attente s’accumulent, créant des trous dans les plannings des entreprises du bâtiment. « Il y a un fort ralentissement depuis octobre, voire septembre de l’année dernière, et aujourd’hui on en paye les conséquences, c’est-à-dire que notre planning est un peu comme un gruyère. » ajoute Fabrizio Delmolino.

Les Jeux olympiques 2024 n’ont pas eu l’impact espéré sur le secteur du bâtiment

Alors que les Jeux olympiques de Paris 2024 étaient censés stimuler l’activité du bâtiment, l’impact sur les artisans et PME du secteur a été quasi nul. Contrairement aux attentes, les entreprises locales n’ont pas bénéficié de contrats significatifs, et les investissements liés aux JO n’ont pas soutenu l’activité à long terme.

Fabrizio Delmolino le confirme : « Ça n’a eu aucun impact sur notre activité, ça ne nous a pas aidé plus que ça. » Une déception pour de nombreux professionnels qui espéraient un effet boost avant une période plus incertaine.

Un contexte économique défavorable

Plusieurs événements récents ont aggravé la situation du bâtiment. Après les confinements liés au Covid, la guerre en Ukraine a entraîné une hausse du coût des matériaux, rendant certains projets trop coûteux. À cela s’est ajoutée la dissolution du gouvernement, qui a entraîné un gel des budgets publics, stoppant de nombreux chantiers.

Dans ce contexte, les petites entreprises et artisans se retrouvent sans visibilité et peinent à maintenir leur activité. L’année 2025 s’annonce tout aussi compliquée, avec des incertitudes sur les financements et une demande en baisse.

Des demandes de mesures d’urgence pour le secteur

Face à cette crise, les professionnels du bâtiment demandent des assouplissements pour faciliter leur travail. L’une des revendications majeures concerne la circulation dans Paris, notamment l’accès aux zones à trafic limité (ZTL) et aux voies dédiées au covoiturage.

Fabrizio Delmolino alerte sur l’impact des restrictions de circulation pour les artisans : « On entretient tous les bâtiments parisiens, donc on a besoin de circuler librement, plus facilement et d’avoir une écoute, qu’ils nous facilitent la vie. » rapporte Radiofrance.

Les entreprises du bâtiment attendent désormais des réponses des pouvoirs publics pour éviter une aggravation de la crise et préserver les emplois dans un secteur déjà fragilisé.

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