Le pouvoir d'achat des Français, notamment les bas salaires, ne cesse d'être érodé par l'inflation. L'Insee avait révélé, en septembre dernier, que 9.2 millions de Français visaient dans une situation de précarité en France, soit 15 % de la société. Le baromètre avait dévoilé une réalité alarmante : 35% de Français ne peuvent plus se permettre trois repas par jour.
Les observateurs ne cessent d'alerter sur la nécessité d'augmenter les salaires, notamment pour les travailleurs en bas de l'échelle. Le gouverneur de la Banque de France avait affirmé, il y a un mois, qu'il s'attendait à « une augmentation moyenne des salaires autour de 4% et une inflation qui serait ramenée autour de 2,5% ». Toutefois, les salariés ne sont pas satisfaits. Ils réclament une augmentation plus conséquente pour faire face à l'inflation. Pour arriver à une solution consensuelle, les organisations syndicales et patronales devront se réunir demain lundi (16 octobre). Ils devront notamment négocier la « progression des rémunérations et des parcours professionnels ».
La Première ministre, Élisabeth Borne, s'est exprimée à la veille de cette conférence sociale sur les bas salaires dans une interview avec La Tribune Dimanche. Elle y a notamment proposé la mise en place d'un « Haut Conseil des rémunérations ». « Les grilles de certaines branches professionnelles ne sont plus adaptées aux qualifications. Des salariés acquièrent des compétences très utiles pour la performance de notre économie sans que leur rémunération progresse », a-t-elle déploré.
Création d'un « Haut Conseil des rémunérations »
Expliquant son projet, Elisabeth Borne indique que la nouvelle instance devra de pencher sur la situation de ces salariés et « de proposer des réponses ». Il faut souligner que sept organisations syndicales devront participer à la Conférence sociale sur les bas salaires. Il s'agit de la CFDT, de la CGT, de la FO, de la CFTC, de la CFE-CGC, de l'Unsa et de Solidaires. Du côté du patronat, six organisations sont partie prenante : à savoir le Medef, l'U2P, la CPME, la Fnsea, la Fesac et l'Udes. Ces organisations, qui se réuniront au Conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris, devront commencer par une séance plénière le matin, des ateliers l'après-midi et une clôture en plénière.
Elisabeth Borne affirme que « le cœur de cette conférence sera la progression des rémunérations et des parcours professionnels ». Elle regrette que « certains salariés démarrent leur vie professionnelle au Smic et le (soient) encore des années après ». Toutefois, la Première ministre tient à préciser que cette conférence n'a pas pour objectif de « contraindre » les entreprises. Elle explique que sa stratégie et d'« inciter, impulser, suivre les avancées ». « Il y a des branches professionnelles dont les niveaux de salaires sont en dessous du Smic, certaines branches n'ont pas revu leur grille de rémunération depuis plus de vingt ans », révèle-t-elle