Banques : pourquoi Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas s’effondrent-elles en bourse ?

Les banques françaises, telles que Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas, subissent une chute boursière importante.

Publié le
Lecture : 2 min
Image d'un graphique boursier pour illustrer la chute boursière des banques
Banques : pourquoi Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas s'effondrent-elles en bourse ? | Econostrum.info

Depuis mars 2025, les banques françaises du CAC 40, notamment Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas, subissent une chute boursière importante. Après un pic de performance en début d’année, les actions de ces institutions financières ont plongé de près de 25 %, principalement à cause de l’impact des droits de douane imposés par Donald Trump. Cette situation soulève de nombreuses questions sur la santé du secteur bancaire européen et sur la capacité de ces établissements à surmonter la crise actuelle.

Les banques françaises ont particulièrement souffert du contexte de tensions commerciales mondiales, amplifiées par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Les droits de douane et les barrières tarifaires imposées par les États-Unis ont créé une aversion au risque généralisée sur les marchés, ce qui a pénalisé les valeurs bancaires européennes. La correlation entre les actifs risqués en période d’incertitude est un phénomène bien connu des marchés financiers : lorsqu’une pression commerciale se fait sentir, les investisseurs fuient les actifs jugés trop risqués, comme les actions bancaires. Ce phénomène a été amplifié par les ETF (fonds répliquant les indices boursiers), ce qui a contribué à la chute des actions des grandes banques.

Les banques françaises, qui génèrent environ 20 % de leur chiffre d’affaires en lien avec le marché américain, sont directement impactées par cette dynamique. Le ralentissement économique provoqué par les droits de douane pourrait affecter la croissance du crédit et entraîner un accroissement des défauts de paiement.

Un marché des taux d’intérêt toujours favorable malgré la chute

Toutefois, cette chute doit être relativisée. En début d’année, Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas avaient largement surperformé le marché. Par exemple, Société Générale avait gagné 55 % en janvier et février, et Crédit Agricole 15 %. Cette volatilité naturelle des marchés financiers peut conduire à des ajustements brutaux, mais elle ne reflète pas nécessairement une dérive structurelle des banques.

Le marché des taux d’intérêt reste favorable pour les banques françaises. Le différentiel entre les taux d’intérêt à 10 ans et le taux de refinancement de la Banque centrale européenne (BCE) permet à ces établissements de réaliser des marges d’intérêt significatives. Ce climat monétaire, combiné à des anticipations de baisse des taux en 2025, pourrait offrir un soutien à la rentabilité du secteur bancaire à moyen terme.

«Le différentiel entre les taux à 10 ans français et le taux de refinancement de la Banque centrale européenne a atteint près de 0,70 point de pourcentage, permettant aux banques de dégager des marges d’intérêt significatives. De nouvelles baisses de taux sont d’ailleurs anticipées dès la prochaine réunion de la BCE, puis en juin. », explique l’analyste de marchés chez le courtier XTB France Maxime Raturat à Capital.

Le climat géopolitique représente un facteur de risque pour ces banques

Malgré des fondamentaux solides, le principal facteur de risque pour les banques françaises reste l’environnement géopolitique. Les tensions commerciales, bien que temporaires, restent une menace potentielle pour les perspectives économiques mondiales. Si la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine s’intensifie, les actions des banques pourraient voir leur trajectoire inversée et leurs rendements mis sous pression.

En dépit des turbulences actuelles, les banques françaises sont loin d’être en crise structurelle. Leur rebond récent et la solidité des fondamentaux, notamment dans le contexte monétaire favorable, suggèrent que la chute boursière observée pourrait être un simple ajustement après un excès de performance.

Laisser un commentaire

Partages