La Banque centrale européenne (BCE) commencera à baisser ses taux d’intérêt jeudi 6 juin. D’un effet positif sur certaines parties et d’un effet négatif sur d’autres, l’impact de cette décision commence déjà à être visible.
Cette décision suscite déjà différentes réactions. Certaines parties redoutent les effets négatifs qui en découleront, tandis que d’autres s’impatientent de son arrivée, parce qu'elle travaille à leur avantage. La décision de la BCE laisse se profiler d’alléchantes prévisions, notamment du côté des banques commerciales qui s’y approvisionnent en liquidité en contrepartie du paiement d’un intérêt que les experts financiers désignent sous l’appellation de taux de refinancement. Aussi, cette baisse des taux d’intérêt de la BCE sera ressentie en premier lieu par les clients de ces établissements financiers.
L'effet devrait se faire sentir dans le marché de l’immobilier qui s’alimente en grande partie des emprunts bancaires. De janvier 2022 à janvier 2024, lorsque les taux de la BCE étaient en hausse, le taux moyen des crédits immobiliers en France est passé de 1,07 % à 4,12 %. Mais avec la baisse des taux, les emprunts immobiliers des ménages vont croître. Une hausse de la tendance à l’achat immobilier va, selon les prévisions, desserrer l’étau sur le marché de la location qui souffre actuellement d’une grande saturation.
La décision de la BCE devra aussi avoir un impact positif sur l’activité économique. Elle incitera les entreprises à s’endetter davantage pour augmenter leurs investissements. Elmar Völker, analyste pour la banque LBBW, explique à ce sujet que « la BCE a préparé le terrain longtemps en avance, ce qui a permis aux acteurs du marché de s’adapter et d’anticiper avec des baisses de taux ».
De leur part, les États feront partie des bénéficiaires de cette décision. La baisse des taux de la BCE favorisera l’emprunt public. Pour rappel, la baisse des rendements obligataires des États a fait que le taux français sur dix ans est passé de 3,5 % à 2,5 % entre octobre et décembre de l’année 2023. Un chiffre qui repartira à la hausse en janvier 2024, car les anticipations étaient trop optimistes, toujours selon Elmar Völker.
Déception chez les épargnants
En revanche, la baisse des intérêts de la BCE se répercutera négativement sur les épargnants. Cette catégorie se retrouvera avec des taux d’intérêt plus bas, car les banques appliquent systématiquement ces fluctuations sur leurs comptes.
Dans les bourses, la hausse récente des taux d’intérêt de la BCE a relativement freiné les valorisations des marchés boursiers. Mais la baisse attendue jeudi 6 juin a déjà stimulé les activités boursières européennes, qui atteignent de nouveaux records en séance.