En 2025, les tarifs des péages vont augmenter, les automobilistes devront donc payer plus cher pour emprunter les autoroutes françaises. Pour l’Autorité de régulation des transports (ART), les sociétés concessionnaires doivent, elles aussi, mettre la main à la poche. Avec la fin des concessions entre 2031 et 2036, l’ART estime à 10 milliards d’euros le montant des investissements que les sociétés responsables des autoroutes doivent réaliser pour les laisser en bon état.
Autoroutes : 10 milliards d’euros d’investissements doivent être réalisés pour les remettre en « bon état »
À partir de 2031, les concessions d'autoroutes vont prendre fin. Dans son dernier rapport, l’Autorité de régulation des transports (ART) interpelle le gouvernement sur cette phase importante qui pourrait peser très lourd sur les finances de l'État.
Comme chaque année au 1ᵉʳ février 2025, les prix des péages autoroutiers en France seront relevés. Selon le journal Le Parisien, cette hausse sera en moyenne de 0,92 %. Cependant, il faut souligner que la hausse n'est pas la même pour toutes les autoroutes. Pour rappel, les tarifs des péages sont fixés après les négociations entre les sociétés autoroutières et l’État. L'année prochaine, les automobilistes qui empruntent les autoroutes devront donc payer plus cher.
Pour l’Autorité de régulation des transports, les sociétés concessionnaires, qui sont notamment responsables de la gestion des autoroutes, doivent, elles aussi, mettre la main à la proche pour réaliser d'autres investissements. Dans un récent rapport, l'ART estime à 10 milliards d'euros le montant des investissements que les groupes tels que Vinci, Abertis et Eiffage doivent réaliser avant la fin de leurs contrats, et ce, pour laisser les autoroutes en « bon état ».
En effet, avec des échéances qui prendront fin à partir de 2031, l'ART craint de voir la fin de ces contrats peser lourdement sur les finances de l'État. « Les obligations de fin de contrat doivent être précisées pour permettre leur achèvement dans de bonnes conditions », a expliqué l'Autorité à l'AFP. Pour l'ART, les contrats actuels sont « incomplets », et les sociétés concessionnaires pourraient user de ces failles pour diminuer leurs investissements à l'approche de la fin des contrats.
« Il faut réussir cette phase inédite de la fin des concessions. C’est une première pour l’Etat, avec des enjeux importants et un risque de polémique. Le régulateur fournit donc des données pour éclairer le débat et défendre les droits de l’usager, celui qui paie les péages », a détaillé le président de l’Autorité de régulation des transports, Thierry Guimbaud dans un entretien accordé au journal Le Monde.
L'ART favorable à un raccourcissement des contrats des concessions d'autoroutes
« Les recettes que les sociétés d’autoroutes en tirent servent à couvrir leurs dépenses en investissements et en exploitation, le coût de sa dette et la rémunération des actionnaires », ajoute-t-il. Avant la fin des contrats, les sociétés concessionnaires des autoroutes doivent donc mettre la main à la poche, c'est du moins ce que l'ART estime. Ce n'est pas tout, le président de l'Autorité préconise aussi de raccourcir les contrats. Actuellement de 65 à 74 ans, Thierry Guimbaud préconise de les ramener entre 15 à 20 ans.