Le projet de loi de finances dévoilé le 10 octobre dernier prévoit de nombreuses hausses fiscales. Parmi elles, l’augmentation du montant de la carte grise pour les véhicules thermiques. Une mesure qui s’inscrit dans le cadre du verdissement du parc automobile, mais qui risque d’impacter lourdement les automobilistes.
Il est utile de rappeler que la carte grise est soumise à une taxe régionale, c’est-à-dire que son montant varie d’une ville à une autre. D’ailleurs, on note une forte disparité entre les municipalités. Par exemple, la Normandie a décidé d’appliquer le montant maximum pour cette taxe en 2025, à savoir 60 euros par cheval fiscal. Pour rappel, avant le 1ᵉʳ janvier 2024, cette taxe était de 35 euros, avant de passer à 46 euros. Cela signifie qu’en une année seulement, elle a augmenté de près de 50 %. Une situation particulièrement préoccupante pour les détenteurs de véhicules thermiques, mais qui n’aura pas d’impact sur les propriétaires de voitures électriques qui n’en sont pas concernés.
Par ailleurs, il convient de souligner que le coût de l’immatriculation d’un véhicule dépend de son modèle et de ses performances. Selon l’exemple cité par nos confrères de Capital, l’immatriculation d’une Peugeot 3008 ll dotée d’un moteur 1.2 PureTech 130 ch S&S GT EAT8 coûte dans les 420 euros en Normandie. Pourtant, dans d’autres régions de France, elle ne dépasse pas la barre des 200 euros. En Corse, par exemple, le prix du cheval fiscal est de 27 euros, ce qui permet d’immatriculer ce même modèle de 3008 à 189 euros seulement.
L’augmentation du montant de la carte grise aura-t-il un impact conséquent sur les citoyens modestes ?
Selon Virginie Carolo-Lutrot, la vice-présidente de la Normandie, interrogée par France Ouest, cette mesure se focalise sur les citoyens qui ont les moyens de s’offrir un véhicule performant. « Ça représente 0,3 % du prix de la plus petite des véhicules thermiques, soit 7 € par an. Ceux qui vont payer le plus sont ceux qui peuvent s’acheter de gros 4×4. », a-t-elle expliqué. Toutefois, les petites voitures dotées de caractéristiques très limitées ne seront pas exonérées de cette taxe. Seuls les véhicules équipés d’un moteur électrique en sont exemptés.
Comme le précise Virginie Carolo-Lutrot, cette mesure permettra à la Normandie de récupérer 36 millions d’euros, qui permettront de compenser le recul de la TVA, estimé à 33 millions d’euros. Par conséquent, le seul moyen pour échapper à la hausse de cette taxe est de se tourner vers l’achat d’un véhicule électrique. Rappelons que le bonus écologique a baissé de 1 000 euros le 1ᵉʳ janvier 2024, pour s’établir à 3 000 euros seulement et risque de reculer une nouvelle fois dès le 1ᵉʳ janvier 2025. Une mesure qui dissuade les citoyens à basculer vers l’électrique.
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