L’industrie automobile allemande, pilier de l’économie du pays, est confrontée à une transformation radicale. La transition vers les véhicules électriques, couplée à une série de crises économiques, provoque une restructuration massive du secteur. De grandes marques comme Audi, Volkswagen et Porsche annoncent la suppression de milliers d’emplois, et les perspectives à moyen terme sont loin d’être rassurantes.
Les principales entreprises de l’automobile, telles qu’Audi, Volkswagen et Porsche, sont contraintes de se séparer de milliers de leurs salariés pour s’adapter à l’évolution du marché. Audi, par exemple, a prévu la suppression de 7 500 postes d’ici 2029 dans ses sites allemands. Cette mesure fait suite à la fermeture de son usine à Bruxelles, où environ 3 000 employés ont perdu leur emploi. Ces réductions sont le résultat de facteurs multiples : la pandémie, les tensions géopolitiques, la hausse des coûts énergétiques et une concurrence de plus en plus féroce, notamment de la part des constructeurs chinois.
Les difficultés rencontrées par les grandes marques se répercutent également sur les équipementiers. ZF, Bosch et Continental, par exemple, prévoient de réduire leurs effectifs, respectivement de 12 000, 3 200 et 7 150 postes. En tout, depuis 2019, le secteur automobile allemand a supprimé environ 75 000 emplois. Bien que des créations de postes aient eu lieu, la balance reste largement négative. Si cette tendance se poursuit, environ 140 000 nouveaux emplois pourraient disparaître d’ici 2035.
La transition vers l’électrique représente l’un des facteurs déclencheurs de cette crise
Le passage aux véhicules électriques est au cœur de cette crise. En effet, l’assemblage d’une voiture électrique nécessite moins de main-d’œuvre et utilise moins de pièces que les modèles thermiques. Cette évolution technologique a favorisé l’émergence de nouveaux acteurs, comme Tesla, et a permis aux fabricants chinois de gagner en compétitivité, notamment sur le plan technologique.
À cela s’ajoutent des problèmes structurels liés à la guerre en Ukraine et à l’augmentation des coûts de l’énergie, qui ont rendu les entreprises allemandes moins compétitives. La dépendance du pays à l’approvisionnement en gaz russe a exacerbé les difficultés de production, poussant les entreprises à fermer certains sites et à délocaliser leur production, notamment en Europe de l’Est.
Les perspectives de l’avenir de l’industrie automobile allemande sont particulièrement inquiétantes
Les perspectives pour l’industrie automobile allemande restent préoccupantes. Le chiffre d’affaires a chuté de 5 % en 2024, et la production a diminué de 25 % depuis 2018, comme l’indique l’étude de l’Institut IW, rapportée par BFMTV. Si ces tendances se poursuivent, près de 200 000 emplois pourraient disparaître d’ici 2035, impactant profondément l’économie allemande. En parallèle, les aides à la transition énergétique, moins généreuses qu’auparavant, compliquent davantage la situation pour les entreprises du secteur.
Avec une concurrence accrue, une production en baisse et des défis économiques globaux, le secteur semble encore loin d’avoir trouvé son équilibre. La question reste ouverte : combien d’emplois supplémentaires seront supprimés avant que l’industrie ne se réorganise pour faire face à ces bouleversements ?