Le gouvernement envisage d’abaisser le seuil de franchise de TVA de 37 500 euros à 25 000 euros de chiffre d’affaires annuel. Cette mesure, encore en consultation, suscite de vives réactions parmi les auto-entrepreneurs, en particulier chez les femmes, qui sont nombreuses à opter pour ce statut. Certaines estiment qu’elles n’auront d’autre choix que de fermer leur activité si la réforme est appliquée.
Initialement prévue pour entrer en vigueur le 1er mars 2025, l’abaissement du seuil de TVA a été suspendu temporairement pour permettre une consultation jusqu’à la fin du mois de février. Cette mesure, inscrite dans le projet de budget 2025, vise à augmenter les recettes fiscales de l’État, mais soulève de nombreuses inquiétudes chez les auto-entrepreneurs.
Annie Pelluard, bio-esthéticienne à Chartres, explique à France 3 régions que cette réforme risque de rendre son activité non rentable. Actuellement, elle travaille plus de 55 heures par semaine, et avec l’obligation de facturer la TVA, elle craint de ne plus dégager suffisamment de revenus pour continuer son activité.
Des choix difficiles pour les entrepreneurs concernés
Ce changement fiscal impose un dilemme aux auto-entrepreneurs. Ils devront soit augmenter leurs tarifs de 20 % pour répercuter la TVA sur leurs clients, ce qui réduira leur rémunération. Ophélie Fulbert, qui travaille dans la médiation par l’animal, affirme à France 3 régions que son modèle économique ne pourra pas survivre à cette hausse soudaine des prix. Elle estime que son revenu net passerait de 1 800 euros à seulement 1 000 euros par mois, un montant insuffisant pour vivre correctement.
L’enjeu est d’autant plus grand que les micro-entrepreneurs choisissent ce régime pour sa simplicité administrative et fiscale. L’ajout de la TVA complique leur gestion et pourrait freiner de nouvelles créations d’entreprises, notamment chez les femmes, qui représentent 45 % des créateurs d’entreprises en Centre-Val de Loire.
Un risque de précarisation et d’augmentation du chômage
Pour certains, cette mesure pourrait entraîner la fermeture de leur entreprise, avec des conséquences économiques et sociales. Annie Pelluard alerte sur le fait que si elle ne peut plus maintenir son activité, elle deviendra demandeuse d’emploi, ce qui va à l’encontre du but recherché par le gouvernement.
Les experts du marché du travail soulignent que cette réforme pourrait accentuer la précarité des auto-entrepreneurs, déjà confrontés à des charges croissantes. Les coûts des matières premières, de l’énergie et des assurances ne cessant d’augmenter, l’ajout de la TVA représenterait une charge supplémentaire difficile à absorber.
Une consultation en cours, mais des perspectives incertaines
Le gouvernement justifie cette réforme par la nécessité de renflouer les caisses de l’État, estimant que l’abaissement du seuil pourrait rapporter 400 millions d’euros. Cependant, cette vision purement comptable ne prend pas en compte les réalités des petites entreprises, qui jouent un rôle essentiel dans l’économie locale.
Alors que la consultation se poursuit, les auto-entrepreneurs espèrent que leurs préoccupations seront entendues. Beaucoup attendent avec impatience la décision finale du gouvernement, tout en préparant des alternatives pour éviter un effondrement de leur activité.
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