Selon le baromètre Ey sur l’attractivité économique en Europe, publié en mai, la France est leader en matière d’investissements étrangers. Mais depuis, la dissolution de l’Assemblée nationale est passée par là. Un paramètre qui a refroidi de nombreux investisseurs étrangers, puisque près de la moitié ont soit annulé, soit reporté leurs projets en France.
Attractivité économique de la France : les investisseurs étrangers refroidis par les chamboulements politiques
C'est en été dernier que le chef de l'État a choisi de dissoudre l'Assemblée nationale et d'organiser des élections législatives anticipees aussitot après. Une décision lourde de conséquences sur le plan économique, puisqu'elle a eu un impact direct sur l'attractivité de la France en matière d'investissements, selon le dernier rapport du cabinet EY.
L'année dernière, pas moins de 1 194 projets ont été annoncés, avec, à la clé, la création de près de 40 000 emplois. En 2024, et pour la cinquième année consécutive, la France garde toujours sa première place en matière d'investissements étrangers. Toutefois, les évènements politiques qui ont marqué l'année semblent avoir freiné cette dynamique.
L'on parle principalement de la décision du président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale et d'organiser des élections législatives anticipées. Le rapport publié en début de semaine par le cabinet EY met donc en lumière la réticence des investisseurs étrangers souhaitant lancer des projets en France, suite à tous ces changements. Ainsi, sur 200 dirigeants étrangers en provenance de 25 pays, interrogés en octobre dernier, 49 % d'entre eux confient avoir reporté ou réduit leurs projets d'investissement en France, après la dissolution de l'Assemblée nationale.
En outre, 59 % des investisseurs expliquent éprouver des difficultés à établir des « business plans » fiables. Pour 47 % des dirigeants étrangers, le ralentissement des réformes a également un impact défavorable sur leur volonté d'investir en France. Enfin, 40 % d'entre eux remettent en question les décisions des pouvoirs publics sur des secteurs clés, tels que l'industrie. À titre de comparaison, 42 % des investisseurs interrogés trouvent que l'attractivité du Royaume-Uni se porte mieux que celle de la France.
À la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale, nombreux sont donc les investisseurs qui ont décidé de revoir leurs projets. Pour 84 % des dirigeants sondés, les projets prévus en France pour l'année 2024 ont tous été reportés à l'année prochaine, une manière de temporiser pour analyser l'évolution de la situation politique de la France.
L'attractivité de la France est-elle menacée ?
Toutefois, malgré cette inquiétude, la France demeure leader en matière d'investissements étrangers dans le Vieux Continent. « Malgré l’impact de la situation économique et politique, les dirigeants internationaux comptent toujours sur la France », explique Marc Lhermitte, associé EY.
Toutefois, « pour continuer à créer de l’emploi et exporter à partir de la France, ils (les investisseurs étrangers NDLR) attendent une optimisation de la dépense publique, une poursuite du soutien à l’industrie, à la décarbonation et à la recherche et développement », détaille encore Marc Lhermitte.