La recrudescence des violences entre Israéliens et Palestiniens a eu un impact certain sur l'économie mondiale, à commencer par la flambée des prix du pétrole. Certes, les cours ont reculé depuis, mais d'autres conséquences de ce conflit sont à craindre.
Ces derniers jours, le monde assiste à la multiplication des attaques des Houthis contre des navires en mer Rouge. Cette situation devra compliquer le commerce international durant des semaines. « On touche à la colonne vertébrale de la mondialisation », explique le spécialiste des enjeux maritimes Vincent Groizeleau, rédacteur en chef du site Mer et Marine.
Les attaques des rebelles houthis du Yémen se poursuivent donc. Le 18 décembre, ce mouvement a affirmé avoir mené des attaques contre deux navires norvégiens qui seraient « liés à Israël ». L'insécurité en mer Rouge a atteint un point où le groupe pétrolier BP a suspendu tout transit via ce passage. L'armateur français CMA-CGM et le Taïwanais Evergreen ont également annoncé interrompre le transit via ce passage.
Les hausses des prix se ressentiraient à partir des mois de janvier et février
Il faut dire que la mer Rouge est l'une des routes majeures, notamment pour les liaisons entre l'Asie et l'Europe. 20 000 navires transitent chaque année par le canal de Suez, porte d'entrée et de sortie des navires empruntant cette « autoroute de la mer », reliant la Méditerranée à l’océan Indien, et donc l’Europe à l’Asie.
L'interruption de passage par cette mer a donc plusieurs répercussions sur l'économie mondiale. Les prix du pétrole, qui se sont calmés depuis le conflit israélo-palestinien, commencent à remonter peu à peu en raison de ces attaques. Des conséquences sur l'approvisionnement d'autres matières sont aussi à prévoir et, par ricochet, une possibilité de flambée des prix. En effet, en raison de la multiplication de ces attaques, certains armateurs contournent l'Afrique et passent par le cap de Bonne-Espérance. Ce changement d'itinéraire se répercute, bien sûr, sur le coût du transport et, par conséquent, sur celui des marchandises.
Pour la France, à titre illustratif, dans le port de Marseille, près d'un conteneur sur deux est habituellement acheminé via le canal de Suez. « Quand le transport maritime se raréfie, cela entraîne des retards et [donc] des augmentations », explique le capitaine de l’Union maritime et fluviale de Marseille-Fos, Jakob Sidenius, au journal de TF1.
Plus concrètement, les porte-conteneurs consomment plus de carburant, les assurances sont plus onéreuses, tout comme les primes de risque des marins. Toutes ces augmentations devront donc se répercuter sur les marchandises. « Quasiment tout se transporte par conteneur. Ça veut dire que si vous allez dans un supermarché ou dans une boutique en France, il y a une forte probabilité qu’une partie des marchandises que vous voyez ait été importée et donc ait été transportée par conteneur », rappelle encore Jakob Sidenius.
Toutefois, pour la période des fêtes de Noël, ces augmentations ne devront pas avoir lieu, étant donné « que toutes les importations nécessaires ont déjà été faites et que les produits sont déjà stockés ou en cours de traitement en Europe. Évidemment, la situation va peut-être se compliquer un petit peu pour tout ce qui va se passer en janvier et en février », souligne Jean-Pierre Favennec, consultant spécialiste du pétrole, sur TF1.