Très attendu, le grand oral du Premier ministre, Gabriel Attal, au Parlement, fut, comme il fallait s'y attendre, l’occasion pour ce dernier de multiplier les annonces envers la famille paysanne en crise. Attal a promis que le gouvernement serait au rendez-vous avec solutions et réponses au doute des agriculteurs.
Mardi 30 janvier, Gabriel Attal a donc présenté devant les parlementaires son discours de politique générale, après son intronisation Premier ministre, le 9 janvier dernier. Éducation, santé, agriculture, emploi… Gabriel Attal égrenait les priorités de son gouvernement. Il ne mettra pas beaucoup de temps pour évoquer la grogne paysanne, alors que les agriculteurs bloquaient les grands axes autour de Paris.
« Notre agriculture est une force et notre fierté aussi », a-t-il déclaré. Le message est clair et directement orienté au monde agricole en ébullition. « Alors, je le dis ici solennellement : il y a et il doit y avoir une exception agricole française », a-t-il spécifié.
Nouvelle batterie de mesures en faveur du monde agricole
S’affirmant « lucide face à l'empilement des normes », une des sources de la colère des agriculteurs, Gabriel Attal a tranché sur la détermination de l’exécutif à apporter des solutions aux difficultés du monde agricole. « Supprimer des normes, c'est possible : vendredi dernier, j'ai annoncé la suppression de 10 normes nationales pour nos agriculteurs - et beaucoup d'autres suivront », a-t-il assuré.
Le nouveau patron de Matignon promet des solutions. « L'agriculture doute et elle attend des réponses et des solutions. Nous serons au rendez-vous sans aucune ambiguïté », s’est-il engagé tout en saluant « nos agriculteurs, nos pêcheurs, qui travaillent matin, midi et soir pour nous nourrir ». Au passage, il promet le versement des aides de la PAC « d’ici le 15 mars ». « Sur la question des jachères, nous sommes proches d’un accord pour une nouvelle prolongation », a-t-il assuré également.
« Désmicardiser » la France, déverrouiller l'accès au travail et réviser l'assurance chômage
La transition est faite pour aborder le monde du travail et rappeler l’objectif du gouvernement à atteindre le « plein-emploi ». Dans le tas, Gabriel Attal annonce une batterie de réformes, à savoir « désmicardiser » la France par une révision des textes régissant le Smic dès la prochaine loi de finances, approfondir la révision du dispositif de l’assurance chômage, « déverrouiller l’accès au travail », généraliser le conditionnement du RSA à 15 heures d’activité pour l’insertion, au plus tard janvier 2025, et mettre fin à l’allocation spécifique de solidarité pour les chômeurs en fin de droits qui basculeraient alors au RSA.
Réformes du dispositif d'accès au logement et de la santé
Au chapitre des réformes, Gabriel Attal citera également le secteur du logement pour lequel il prévoit de nouvelles mesures visant, notamment, à simplifier l’accès au dispositif MaPrimeRénov’. Le secteur de la santé à « réarmer » est tout aussi concerné, avec, en vue, la réforme de l’aide médicale de l’État, le renforcement du monde médical, quitte à aller chercher des médecins d’ailleurs, la revalorisation des salaires des infirmières scolaires avec prime en bonus, mais aussi une pénalité pour le patient qui n’honorerait pas son rendez-vous.
