Après la crise de 2008, l’assurance-vie a connu des changements majeurs pour faire face à la dégringolade des taux d’intérêt. Mais alors que la tendance semble s’inverser, une étude alerte sur la fragilité de ce secteur qui représente plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Assurance-vie : une étude alerte sur la fragilité de ce secteur suite à la remontée des taux d’intérêt
L'assurance-vie est le premier moyen d'épargne en France, selon France Assureurs. Dans le monde, ce secteur pèse environ 35 000 milliards de dollars. Pourtant, alors qu'une remontée des taux des banques semble se dessiner, la vulnérabilité de l'assurance-vie devient encore plus marquée, ce qui représente une menace sur la stabilité financière.
Considérée comme la banque centrale des banques centrales, la Banque des règlements internationaux (BRI) aborde régulièrement des questions de politique monétaire dans le cadre de son rapport trimestriel. Lundi, la BRI a consacré tout un chapitre à l'assurance-vie. Et selon cette récente étude, en cas de retournement des marchés, la répercussion sur ce secteur pourrait être particulièrement importante.
Pour expliquer cette vulnérabilité du secteur de l'assurance-vie, il faut remonter à 2008. Après la crise économique mondiale, le secteur a subi d'énormes changements, pour faire notamment face à la chute des taux d'intérêt. Dans ce contexte, certaines sociétés d'assurance-vie ont donc fait le choix de s'allier à des entreprises de capital-investissement. Concrètement, le but d'une telle alliance est de diversifier les placements tout en partageant les risques.
Le secteur de l'assurance-vie pèse 35 000 milliards de dollars
Sauf que ces changements majeurs ont également leur lot d'inconvénients. Cela se caractérise essentiellement par une exposition plus importante à des actifs plus risqués et moins liquides, ce qui « augmente le risque de pertes et de vulnérabilité en cas de besoin soudain de liquidités », détaille cette étude de la BRI. Pesant « 35.000 milliards de dollars » (31.475 milliards d'euros) en termes d'actifs gérés, « soit 8% des actifs financiers mondiaux », la vulnérabilité de ce secteur pèse donc sur la stabilité financière mondiale.
Avec des actifs risqués plus nombreux, les sociétés d'assurance-vie alliées à celles de capital-investissement sont donc les plus fragiles face aux retournements des marchés. Et alors que les taux d'intérêt semblent entamer une tendance à la hausse, les inquiétudes autour de ce secteur deviennent plus nombreuses. Par ailleurs, l'étude a également mis l'accent sur la complexité du secteur, rapporte La Tribune.
D'après la BRI, il est « plus difficile d'évaluer comment des risques peuvent se propager ». Cette complexité est notamment expliquée par le fait que de nombreuses sociétés de capital-investissement exercent depuis des « centres offshore ». Les auteurs de l'étude profitent donc de l'occasion pour rappeler « l'importance de la coopération internationale dans la surveillance ».