Les dépenses de l’Assurance maladie sont en constante augmentation, un phénomène exacerbée par la crise sanitaire. La Cour des comptes appelle à une action plus rigoureuse contre la fraude, en précisant que les paiements doivent être suspendus en cas de doute.
Les dépenses de l’Assurance maladie ont connu une augmentation de 4,8% par an depuis 2019. Cette évolution est jugée insoutenable par la Cour des comptes, notamment en raison du déficit croissant des trois branches de la sécurité sociale (maladie, accidents de travail, autonomie). Si cette tendance continue, le déficit pourrait atteindre 20,1 milliards d’euros d’ici 2028, contre 11,8 milliards d’euros en 2024. Cette situation entraînerait également un accroissement de la dette sociale, estimée à plus de 70 milliards d’euros d’ici 2028.
La fraude à l’Assurance maladie : un problème majeur
L’une des solutions proposées par la Cour des comptes pour maîtriser les dépenses est de renforcer la lutte contre la fraude à l’Assurance maladie. Bien que des progrès aient été réalisés, la fraude reste un problème majeur. En 2024, seulement 628 millions d’euros de fraudes ont été détectés et stoppés, bien loin des estimations qui indiquent que la fraude pourrait atteindre jusqu’à 4,5 milliards d’euros. Le gouvernement a donc fixé un objectif de 1,5 milliard d’euros de fraudes détectées et stoppées d’ici 2029, rappelle BFMTV.
Pour combattre cette fraude, la Cour des comptes recommande d’accorder davantage de moyens aux caisses d’Assurance maladie. Cela inclut des investissements en personnel, en prérogatives juridiques, ainsi qu’en outils informatiques. L’objectif est d’améliorer les contrôles et de rendre le système de remboursements plus transparent et plus efficace. En cas de doute, la Cour des comptes appelle également à suspendre les paiements afin d’éviter des remboursements indus. Cette approche pourrait permettre d’économiser une somme considérable et d’éviter une augmentation excessive des dépenses.
Le défi de l’équilibre entre économie et qualité de service
L’une des préoccupations majeures est de parvenir à des économies sans affecter la qualité du service rendu aux assurés sociaux. Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes, a souligné qu’il était possible de faire des économies tout en améliorant le service public. Cependant, il a également averti que la marge de manœuvre était étroite et que toute réduction de dépenses devait être mise en œuvre avec une grande précaution pour ne pas nuire aux assurés.
Face à l’augmentation des dépenses et aux fraudes massives détectées, la Cour des comptes appelle à une action urgente pour rétablir la viabilité financière de l’Assurance maladie. L’institution préconise une réforme en profondeur du système, avec des contrôles renforcés et des mesures préventives pour éviter les abus. Le gouvernement devra mettre en place des actions concrètes et coordonnées pour empêcher un accroissement de la dette sociale et garantir la pérennité du système de santé français.