Dans l'optique de réaliser 10 milliards d'économies sur ses principaux postes de dépenses, le gouvernement a décidé de s'attaquer à l'assurance chômage. Un chantier d'envergure dont les pistes envisagées pourraient impacter jusqu'à un tiers des allocataires.
C'est, en effet, ce qu'indique une étude réalisée par l'Unédic et dont les résultats ont été rendus publics par Le Monde et l'Agence France Presse. D'après ce document, une grande partie des allocataires de l'assurance chômage seraient donc touchés par les mesures prévues pour le mois de juillet prochain.
« Grâce à l’Unedic, on a des chiffrages que le gouvernement ne donne jamais. On voit que cela peut s’annoncer violent et réduire encore le nombre de personnes pouvant y avoir droit », a déclaré Denis Gravouil, négociateur de la CGT sur l’assurance chômage, à l'AFP.
Il faut dire qu'après l'échec des discussions entre les partenaires sociaux, l'exécutif a repris la main et se penche désormais sur plusieurs pistes de travail qui ont déjà été indiquées par le gouvernement. D'abord, il y a celles évoquées par le Premier ministre, Gabriel Attal. Pour le chef du gouvernement, les trois leviers envisagés concernent la durée et le niveau d'indemnisation, ainsi que les conditions d'affiliation.
Une réforme de l'assurance chômage qui touche tous les profils d'allocataires
Actuellement, un demandeur d'emploi ayant travaillé six mois sur les deux dernières années a droit à l'assurance chômage. Ce temps d'affiliation pourrait donc être prolongé à neuf mois. Selon les données de l'Unédic, un rallongement de cette durée d'un seul mois permettrait à l'État de faire 400 millions d'économies par an.
En passant de six à sept mois, ce changement dans la durée d'affiliation impacterait 11 % des allocataires. Toujours selon l'Unédic, le nombre d'allocataires impactés grimperait à 31 % si la durée d'affiliation était doublée (de 6 mois à 12 mois). Avec un durcissement de la condition d'affiliation, ce sont les allocataires de moins de 25 ans qui seront les plus touchés.
« Cela confirme que seront touchées les personnes les plus éloignées de l’emploi, et de l’emploi de qualité. On ne voit pas bien le lien avec le plein-emploi, on est sur des trappes à pauvreté », a expliqué à l’AFP Olivier Guivarch, négociateur CFDT de l’assurance chômage.
Par ailleurs, le chef du gouvernement avait également évoqué la possibilité de baisser une nouvelle fois la durée d'indemnisation, qui est actuellement de 18 mois au maximum pour les moins de 53 ans, mais sans descendre « en dessous de 12 mois ».
Si cette mesure venait à être appliquée, 45 % des allocataires seraient alors touchés, indique l'Unédic. À la différence de la condition d'affiliation, une réduction de la durée d'indemnisation toucherait en premier lieu les plus de 25 ans.