La future réforme de l’assurance chômage, qui devrait entrer en vigueur en décembre, soulève déjà la contestation. La secrétaire générale de la CGT indexe « la réforme la plus violente ». De son côté la CFE-CGC, par la voix de son président, dénonce une « une punition collective ».
La future réforme de l’assurance chômage, dont le Premier ministre Gabriel Attal a dévoilé les grands contours, dans un entretien accordé à la Tribune du Dimanche, suscite déjà des réactions hostiles. Deux syndicats, au moins, se sont déjà élevés pour dénoncer le projet. Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, estime qu'il s'agit de « la réforme de l'assurance chômage la plus violente, qui va pénaliser absolument tout le monde », selon France Inter. Elle dénonce particulièrement la réduction de la durée d’indemnisation ramenée de 18 à 15 mois, et globalement le durcissement des conditions d’accès.
« 15 mois, c'est très court pour reconstruire un projet professionnel après un licenciement, pour faire une formation et retrouver du travail », réplique la SG de la CGT. Aussi, élever la durée de travail à 8 mois (contre 6 mois actuellement) sur les 20 derniers mois (contre 24 derniers mois actuellement) pour être éligible à l’indemnité « va particulièrement pénaliser les plus précaires », prévient Sophie Binet. « Les seniors vont aussi être très concernés malheureusement » ajoute-t-elle.
La CFE-CGC dénonce une vision du gouvernement minimaliste de la société par cette réforme de l'assurance chômage
De son côté, François Hommeril, président de la CFE-CGC, a dénoncé également, ce dimanche, sur RMC une « punition collective » du gouvernement en réagissant à la mouture en gestation de la réforme de l'assurance chômage. « On est rentré dans l'ère de post-vérité, ce concept qui décrit le moment où on ne sait plus ce qui est vrai ou faux. On est totalement déconnecté du réel », s'indigne-t-il.
« La réalité, c'est que 92 % des chômeurs sont en recherche active d'emploi. Sur 6 millions, il n'y an que 2.7 qui sont indemnisés. C'est une assurance », a rappelé François Hommeril. Pour lui, à travers cette réforme, le gouvernement vise à forcer les gens à accepter n’importe quel emploi. « Cette vision minimaliste de la société est effrayante », dénonce encore le syndicaliste.
« Le gouvernement nie la réalité et ment sur les chiffres ». « L'État prévoit de voler l'argent aux salariés et leurs représentants afin de récupérer encore plus d'argent et de le mettre à disposition du budget de l'État pour d'autres lignes de dépense », assène, coup sur coup, le président de la CFE-CGC.
Cela dit, le syndicat ne compte pas recourir à la rue pour donner une prolongation à sa contestation. « Il y a d'autres moyens que de manifester dans les rues. On a pu mesurer à quel point le gouvernement s'en fout à l'occasion de la mobilisation contre les retraites ». Voilà un constat qui laisse François Hommeril envisager, de préférence, de se « tourner vers l'opinion et développer la pédagogie nécessaire ».