À partir du mois d’avril, les allocations chômage en France seront versées sur une base mensuelle fixe, une mesure qui touchera près de 900 000 demandeurs d’emploi. Cette réforme, négociée avec les partenaires sociaux en novembre dernier, vise à uniformiser le versement des allocations en limitant le nombre de jours indemnisés par mois à 30, quel que soit le nombre de jours réels dans le mois.
Cette décision va modifier le mode de versement des indemnités et entraînera une perte de plusieurs jours d’indemnisation par an pour les bénéficiaires concernés. D’après une étude d’impact publiée en février, cette mensualisation permettra à l’Unédic de réaliser 1,34 milliard d’euros d’économies entre 2027 et 2028, soit 34 % des 3,93 milliards d’euros attendus grâce aux nouvelles règles d’indemnisation. Cette réforme repose sur une logique comptable simple : « Une personne indemnisée toute l’année percevra désormais 360 jours d’allocations au lieu de 365 », explique Capital.
Pour les chômeurs de longue durée, cette modification ne change pas le capital total des allocations perçues. En revanche, la durée d’indemnisation sera artificiellement rallongée, car les demandeurs d’emploi recevront toujours l’intégralité de leurs droits, mais sur une période légèrement plus longue. Ainsi, un bénéficiaire qui devait toucher 365 jours d’allocations mettra désormais cinq jours supplémentaires pour percevoir la totalité de son indemnisation, en raison de la suppression d’un jour indemnisé sur chaque mois comptant 31 jours.
Cette nouvelle règle pénalise surtout les demandeurs d’emploi alternant périodes d’indemnisation et reprise d’activité. Ceux qui retrouvent un emploi avant d’avoir touché l’intégralité de leurs droits risquent de perdre définitivement les jours d’indemnisation non perçus. 900 000 allocataires (soit 43 % de l’ensemble) seront impactés par la mensualisation , avec une perte médiane de 100 euros par an. Ceux qui perçoivent l’allocation journalière brute moyenne de 42,5 euros perdront environ cette somme sur l’année, sans possibilité de report.
Une mise en œuvre progressive de la réforme de l’assurance chômage jusqu’en juillet
Bien que la réforme entre officiellement en vigueur le 1ᵉʳ avril 2025, son application complète se fera progressivement. Durant la période de transition d’avril à juin, seuls les demandeurs d’emploi indemnisés pendant un mois entier seront concernés par la limitation à 30 allocations journalières.
Ce n’est qu’à partir de juillet 2025 que l’ensemble des bénéficiaires de l’assurance chômage sera soumis aux nouvelles règles. L’Unédic, précise que « pour tenir compte des délais d’implémentation dans le système d’information de France Travail, la mesure sera pleinement appliquée à partir de juillet 2025. »
Cette réforme s’inscrit dans une série de mesures destinées à réduire le coût de l’assurance chômage et à assurer l’équilibre du régime. Toutefois, elle suscite des inquiétudes, notamment pour les chômeurs précaires et ceux qui alternent entre emploi et période d’indemnisation. L’impact de cette réforme sur ces populations sera suivi de près dans les mois à venir, alors que le gouvernement entend poursuivre ses efforts pour modifier le fonctionnement de l’assurance chômage en France.








