Alors que les conditions actuelles de l’assurance chômage seront maintenues jusqu’à la fin de l’année, le Medef avait fait part d’une mesure de durcissement pour les intermittents du spectacle. Une proposition qui a finalement été abandonnée après les nombreuses réactions des syndicats de ces travailleurs.
Pour rappel, le Medef avait suggéré la hausse du nombre d’heures de travail requises pour toucher l’allocation chômage pour les intermittents qui représente une dépense importante pour l’État. Dans le détail, cette proposition consiste à relever le nombre d’heures de 507 actuellement au cours des 12 derniers mois à 580 heures pour les artistes et à 610 heures pour les techniciens. Pour cause, ces travailleurs sont souvent au chômage, ce qui pousse à les considérer comme des privilégiés du système. Selon l’Unedic, ces intermittents du spectacle, dont le nombre atteint 130 000, causent un déficit de 950 millions d’euros à ses caisses chaque année.
« Si le projet venait à se concrétiser, c’est la moitié des artistes et plus d’un quart des techniciens qui basculeraient dans l’extrême pauvreté […] cette proposition met en danger la vie de dizaines de milliers de personnes », avait déclaré la CGT Spectacle dans un communiqué le 7 novembre. Dans le but d'empêcher cette réforme, à l’aube des négociations sur la nouvelle convention d’assurance-chômage, la CGT Spectacle a appelé ces travailleurs à se mobiliser le vendredi 8 novembre. Plus de 1 000 professionnels⸱du spectacle ont pris part à ces manifestations, qui se sont tenues dans plusieurs régions, dont Paris, Pau, Marseille et Lyon. Après s’être rassemblés devant l’Unedic, ils ont appris que le patronat compte abandonner cette proposition.
Le Medef le durcissement des conditions de l’assurance chômage pour les intermittents
Finalement, le Medef a fait machine arrière le 8 novembre. Selon Hubert Mongon, le négociateur du Medef, le durcissement des conditions d’accès à l’allocation chômage proposé pour les intermittents du spectacle « ne fera pas partie de la proposition finale patronale ».« Cette proposition aurait conduit à exclure du régime un tiers des intermittents », a déclaré Ghislain Gauthier, le secrétaire général de la CGT spectacle, auprès de l’Humanité.
Bien que satisfait de cette première victoire, le syndicat estime que les travailleurs ne sont pas encore à l’abri des menaces. « Si cette première étape de la mobilisation a permis d’écarter cette menace, nous ne pouvons nous satisfaire de la situation. Les négociations interprofessionnelles en cours sur l’assurance-chômage comportent une fois de plus des reculs de droits pour les chômeurs du régime général », détaille la CGT dans un communiqué. Par conséquent, le syndicat compte camper sur sa position de pression jusqu’au 16 novembre, la date de la signature des accords.
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