La réforme de l'assurance chômage, qui entrera en vigueur le 1ᵉʳ décembre 2024, annonce de multiples changements. L'objectif est d'encourager le plein-emploi et de réaliser une économie budgétaire estimée à 3,6 milliards d'euros.
Selon les déclarations du Premier ministre, Gabriel Attal. « Cette réforme, c'est donc le carburant qui nous permettra de créer toujours plus de travail dans notre pays », avait-il déclaré le 26 mai à BFMTV. Pour rappel, la réforme de l'assurance chômage prévoit le durcissement des règles d'accès aux indemnisations. Parmi les changements prévus, l'âge pour profiter des droits prolongés à l'assurance chômage, actuellement fixé à 62 ans, qui passera à 64 ans dès le 1ᵉʳ décembre.
Pour rappel, les seniors affiliés à l'assurance chômage ont droit à une indemnisation prolongée à partir de 62 ans jusqu'à l'âge de départ à la retraite à taux plein. Pour bénéficier de cet avantage, le demandeur d'emploi doit justifier d'un an d'indemnisation, ainsi que de 100 trimestres validés auprès de l'assurance vieillesse. Comme il doit avoir été affilié à l'assurance chômage pendant 12 mois au cours des cinq dernières années. Autre changement prévu par la réforme du 1ᵉʳ décembre : le plafonnement de l'allocation mensuelle à un montant de 2 200 euros. Avec la réforme, ce dispositif profitera uniquement aux demandeurs d'emploi qui bénéficient encore des indemnités de chômage à 64 ans.
Pour rappel, l'âge pour bénéficier de l'indemnisation longue de 27 mois passera à 57 ans, contre 55 ans actuellement. Pour compenser ces nombreux ajustements qui pénalisent les demandeurs d'emploi âgés, un bonus emploi senior leur sera proposé. Il s'agit d'un complément qui permet de rehausser le revenu mensuel du senior, pour atteindre un salaire mensuel de 3 000 euros.
La nouvelle réforme ne pénalise pas uniquement les seniors. En effet, un durcissement d'accès aux droits d'indemnisation est prévu pour l'ensemble des affiliés. À partir du 1ᵉʳ décembre, les demandeurs d'emploi devront justifier une période de travail de 8 mois au cours des 20 derniers mois pour profiter des droits au chômage, contre six mois sur une période de 24 mois actuellement. De même, la durée d'indemnisation passe de 18 mois à 15 mois seulement. D'après les estimations de l'Unédic, raccourcir la période de référence de 24 mois à 18 mois permettrait à l'État de réaliser une économie approximative de 5,1 milliards à 7,5 milliards d'euros.
De leur côté, les syndicats des salariés, à l'exemple de la Confédération générale du travail (CGT), s'opposent catégoriquement à cette réforme. Selon Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, la réforme prévue pour le 1ᵉʳ décembre « pénalise particulièrement les salariés mobilisés pendant les Jeux, car elle pénalise tous ceux qui travaillent dans les secteurs d’emploi discontinus, notamment le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, la sécurité ».