L’économie française va mal avec une croissance en deçà des attentes cette année et un déficit budgétaire supérieur aux prévisions du gouvernement. Une situation grave, selon plusieurs analystes et experts, qui met le gouvernement sous une pression accrue pour réduire le déficit.
Pour y arriver, de nombreux secteurs vont être touchés par des coupes budgétaires. En plus des pensions de retraite, les prestations sociales, en général, pourraient être concernées par ce plan d’économies annoncé par Bruno Le Maire. Le Premier ministre, Gabriel Attal, avait confirmé à la fin du mois de février les intentions de l’exécutif de réduire les enveloppes destinées à certaines prestations sociales.
La publication par l’Insee des chiffres du déficit budgétaire semble accélérer les choses. Le gouvernement ainsi que le chef de l’État ont déclenché une alerte. Les réunions et les déclarations se succèdent. En effet, après Emmanuel Macron, et le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui se sont exprimés sur la question de la réduction du déficit, c’est au tour de Gabriel Attal de faire des annonces.
En effet, lors de son passage au 20h de TF1 le 27 mars, le Premier ministre a annoncé une réforme de l’assurance chômage et son souhait de réduire la durée d’indemnisation « de plusieurs mois ». L’assurance chômage ferait donc les frais des coupes budgétaires. La durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi, qui a déjà subi une réduction au 1ᵉʳ février 2023 de 24 à 18 mois, connaîtra encore une nouvelle réforme.
Comment l’assurance chômage va-t-elle être réformée ?
Le Premier ministre a annoncé avoir demandé à Catherine Vautrin de « préparer de nouvelles négociations » pour une « vraie réforme, plus globale », qu’il souhaite voir entrer en vigueur à l’automne prochain. Gabriel Attal affirme que la durée d’indemnisation du chômage pourrait diminuer sans passer « sous les 12 mois ».
Cependant, ce sont les partenaires sociaux qui seront chargés de ces négociations, après avoir reçu une lettre de « cadrage » du gouvernement, qui fixera les objectifs de ces négociations. L’exécutif veut faire évoluer le temps qu’il faut avoir travaillé pour bénéficier du chômage, aujourd’hui fixé à six mois sur les deux dernières années : soit faire travailler plus que six mois sur les deux dernières années, soit maintenir six mois de travail, mais sur les 18 derniers mois, pour avoir droit à une indemnisation.
Le Premier ministre a évoqué également la réduction du niveau d’indemnisation du chômage ainsi que faire évoluer la dégressivité des indemnités chômage, c’est-à-dire leur diminution dans le temps. Toutefois, ce levier n’est pas la préférence du Premier ministre, a-t-il indiqué.
Il faut dire que la nouvelle réforme de l’assurance chômage est la 3ᵉ depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017. La première a eu lieu en 2019 pour « modifier les règles d’indemnisation pour que le travail paye toujours mieux que le non-travail ». Depuis, pour prétendre à l’allocation chômage, un individu doit avoir travaillé six mois lors des vingt-quatre derniers contre quatre mois sur vingt-huit avant la réforme. La deuxième réforme a eu lieu en février 2023. La durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi a déjà subi une réduction de 24 à 18 mois.
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