Invitée sur le plateau de France info, la ministre du Travail fraichement élu Astrid Panosyan-Bouvet vient de mettre en évidence les futurs intentions du gouvernement quant à la réforme de l’assurance chomage et de la retraite.
Assurance chômage : la gouvernement se dirige vers l’abandon de la réforme
Astrid Panosyan-Bouvet s'est exprimée publiquement pour la première fois après avoir été nommée à la fonction de ministre du Travail sur le plateau de France Info. Lors de cette interview, la responsable a mis l'accent sur la volonté du nouveau Premier ministre, Michel Barnier, à négocier les termes de la réforme de l'assurance chômage en se basant sur l'accord de novembre 2023.
Pour rappel, cette réforme, proposée par l'ancien Premier ministre, Gabriel Attal, a été abandonné le 30 juin à la veille des législatives anticipées. Celle-ci prévoyait le durcissement des conditions d'accès aux indemnités de chômage. Parmi les nouvelles règles prévues, le passage de la durée de travail requise pour accéder à l'allocation chômage de 6 mois sur les derniers 24 mois actuellement, à 8 mois sur les derniers 20 mois. La réforme devait également raccourcir la durée de l'indemnisation de 6 mois présentement à 4 mois et demi seulement à partir du 1ᵉʳ décembre.
Lors de son interview accordée à France Info, Astrid Panosyan-Bouvet est revenue sur la question, annonçant que le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, est ouvert au débat. « Ce que le Premier ministre a dit, c'est qu'il souhaite rouvrir la négociation et ce serait plutôt sur la base de l'accord de novembre 2023 qui avait été signé par trois organisations syndicales et par le patronat », a-t-elle déclaré. « Sachant, a-t-elle ajouté, qu'en parallèle et en complément, il faut qu'on travaille sur la question des seniors et de l'aménagement de la réforme des retraites », a-t-elle précisé.
Assurance chômage, pénibilité, carrière hachées, retraite progressive, des sujets que la ministre souhaite « remettre sur la table »
Dans la suite de l'interview, la ministre du Travail est revenue sur les priorités actuelles du gouvernement. Elle met en évidence les difficultés rencontrées par les seniors, notamment la pénibilité au travail, rappelant qu'« un tiers des salariés qui ont entre 51 et 59 ans exercent un métier pénible », et qu'« un tiers des ouvriers du BTP partent, pour des raisons de santé et d'inaptitude professionnelle, entre 51 et 59 ans, 25 % des auxiliaires de vie, contre 5 % dans les banques et les assurances ».
En ce qui concerne l'âge de la retraite, retardé à 64 ans, Astrid Panosyan-Bouvet se dit consciente du fait qu'à partir de 55 ans, un employé n'est plus à son aise dans le monde du travail. Toutefois, elle estime que cette mesure est primordiale pour le maintien de « l'équilibre du régime de répartition ». Enfin, lorsqu'elle évoque la question des salaires, la ministre explique que le gouvernement n'est pas en mesure d'augmenter le Smic actuellement. Toutefois, elle dénonce les « trappes à bas salaire » et promet de se pencher très sérieusement sur les secteurs qui appliquent des minimas conventionnels en dessous du Smic.