L'économie française va mal avec une croissance en deçà des attentes cette année. En revoyant les chiffres de la croissance à la baisse (1,4 à 1 %), l'État doit faire plus de 10 milliards d'économies pour ramener le déficit public à 4,4 % en 2024.
Pour y arriver, de nombreux secteurs vont être touchés par des coupes budgétaires. En plus des pensions de retraite, les prestations sociales, en général, pourraient être concernées par ce plan d'économies annoncé par Bruno Le Maire. Le Premier ministre, Gabriel Attal, a confirmé les intentions de l'exécutif de réduire les enveloppes destinées à certaines prestations sociales.
Il a affirmé au Journal du dimanche que l’assurance chômage ferait également les frais des coupes budgétaires. Ainsi, le chef du gouvernement veut encore réduire la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Cette durée, qui a déjà subi une réduction au 1ᵉʳ février 2023 de 24 à 18 mois, connaîtra encore une nouvelle réforme.
Il faut dire que pour Gabriel Attal, qui semble marcher sur les pas d'Elisabeth Borne, le système français de protection social coûte cher. « Une partie des Français ne supporte plus de ne pas vivre de leur travail, de ne toucher aucune aide tout en finançant un système qui permet à d’autres de ne pas travailler ! » a-t-il déclaré au JDD pour justifier la réforme qu'il compte entreprendre.
Tout en assurant ne vouloir « stigmatiser personne », Gabriel Attal considère que les chômeurs sont un poids sur l'économie française. Plus explicitement, il a indiqué vouloir agir dans ce sens rapidement pour faire passer cette réforme avant l'été.
Réduction de la durée d’indemnisation et accentuation de la dégressivité des allocations
« On est passé de 24 à 18 mois de durée d’indemnisation, on peut encore la réduire », a-t-il estimé, ajoutant qu'« on peut aussi accentuer la dégressivité des allocations, cela fera partie des discussions ». Droit dans ses bottes, Gabriel Attal assume les réformes qu'il veut entreprendre. À une question du JDD sur le risque de « réveiller la colère sociale » en raison de la remise en cause de certains acquis sociaux, Gabriel Attal répond par un « oui, et ? »
Le Premier ministre continue donc dans la même lignée qu'Elisabeth Borne concernant la politique sociale mise en place. Les deux responsables remettent, en effet, en cause le modèle social français, très coûteux » et anachronique, selon Gabriel Attal. Allant plus loin, le Premier ministre envisage de mettre en place une éventuelle modulation des remboursements des frais de santé en fonction des revenus. « Tout est ouvert », indique le JDD concernant les réformes que va mettre en place cet exécutif.