Fin janvier, le Premier ministre avait annoncé la fin de l'allocation spécifique de solidarité (ASS). Une décision qui impacte les quelque 320 000 bénéficiaires de l'ASS. Mais ce sont ceux qui cumulent l'AAH et l'ASS qui sont les plus pénalisés. Le gouvernement s'est finalement exprimé sur le sujet.
Ils seraient près de 15 000 personnes en situation de handicap à bénéficier encore de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) et de l'allocation spécifique de solidarité (ASS). Bien qu'il ne soit plus possible de cumuler l'ASS et l'AAH depuis le mois de janvier 2017, les bénéficiaires qui culumaient les deux allocations avant cette date précise se sont vu accorder une dérogation jusqu'en 2026. Sauf que voilà, avec la bascule de l'ASS vers le RSA, les bénéficiaires de l'AAH ne pourront plus percevoir le RSA également.
Une décision qui va aggraver la précarité des bénéficiaires de l'AAH
En effet, les plafonds de ressources exigés pour percevoir le RSA sont beaucoup plus bas que ceux de l'AAH. Alors que les plafonds du RSA sont de 607 euros pour une personne célibataire et de 911 euros pour un couple, le montant de l'AAH est nettement supérieur avec 971 euros. Par conséquent, les bénéficiaires de l'AAH ne pourront pas percevoir également le RSA. Dans un communiqué publié le 22 février, l'association de protection des personnes en situation de handicap, APF France Handicap, a fait part de son inquiétude concernant la suppression de l'ASS et son remplacement par le RSA et alerte sur la « précarité aggravée » qui menace les personnes en situation de handicap.
« La fin de cette possibilité de cumul se traduit pour eux par une perte sèche de revenus sans possibilité de cumuler AAH et RSA puisque le cumul de ces deux allocations n'est pas possible », explique l'association. La situation est d'autant plus préoccupante que les bénéficiaires de ce cumul sont majoritairement des personnes invalides et inaptes au travail, parmi lesquels des seniors. « Nous nous inquiétons de son impact sur nombre d'allocataires de l'ASS, qui sont souvent des demandeurs d'emploi de longue durée âgés de plus de 50 ans. Et parmi eux les allocataires de l’allocation adulte handicapé (AAH) et les pensionnés d'invalidité », dénonce notamment l'APF France Handicap
Le gouvernement rassure
Jusque-là, le gouvernement ne s'était pas exprimé sur le cas des bénéficiaires de l'ASS et de l'AHH. Contacté récemment par le site Handicap.fr, le ministère délégué aux Personnes âgées et handicapées a déclaré : « Nous travaillons actuellement avec l'ensemble des services de l'État pour éviter des effets de bord et apporter une solution durable aux bénéficiaires concernés ». Le ministère délégué a ensuite assuré que « toutes les pistes sont étudiées », rapporte Handicap.fr