Accordée aux chercheurs d'emplois qui ont épuisé leurs droits au chômage, l'allocation de solidarité spécifique (ASS) est destinée aux candidats dont les ressources mensuelles sont inférieures à 1 271,90 euros par mois. Mardi, le Premier ministre a annoncé la fin de cette aide.
En plus du plafond des ressources, le bénéficiaire de l'ASS doit avoir exercé une activité professionnelle pendant une durée supérieure à 5 ans sur les 10 ans précédent la fin de son contrat de travail. Ainsi, pour les 320 000 chômeurs qui bénéficient de l'ASS, Gabriel Attal a annoncé la « bascule de l’ASS au RSA et la suppression de cette allocation », une décision qui ne devrait pas impacter les anciens allocataires du RSA. En revanche, à long terme, la fin de l'ASS n'est pas sans conséquences.
En effet, les départements qui s'occupent du versement du RSA risquent d'être impactés, notamment par la hausse du nombre de bénéficiaires. Pour rappel, le montant du revenu de solidarité active (RSA) est de 607,75 euros par mois pour une personne seule. De son côté, le montant de l'ASS est de 18,17 euros par jour, soit en moyenne 552,67 euros par mois. À noter que cette aide est versée pour une période de 6 mois renouvelables.
L'impact sur les retraites
Outre les départements qui gèrent les versements du RSA, les retraites vont également être touchées à long terme. En effet, l'ASS permet de cotiser des trimestres de retraite à hauteur d'un pour 50 jours d'indemnisation (4 par an maximum). Un avantage pour un départ en retraite à taux plein. De plus, l'ASS permet également au bénéficiaire de cumuler des points pour la retraite complémentaire Agric-Arrco.
Cependant, le RSA ne permet pas ces avantages. Ce qui va donc fortement impacter les pensions de retraite des bénéficiaires de l'ASS qui vont basculer vers le RSA.« Cela vous pénalise donc sur votre âge du taux plein. C’est un coup bas pour les chômeurs de longue durée », déplore Claude Wagner de la CFDT retraités.
Pour ce qui est du RSA, le Premier ministre a également indiqué que les conditions d'indemnisation chômage vont être renforcées. « Nous devons inciter toujours plus à la reprise du travail, et je serai extrêmement attentif à l'évolution de la trajectoire financière de l'assurance chômage », a-t-il expliqué. Par le biais de ces mesures, le gouvernement vise à faire des économies d'au moins 440 millions d'ici 2027. Pour y arriver, l'Etat compte notamment sur le relèvement des plafonds d'âge à partir desquelles les chômeurs seniors bénéficient d'une indemnisation plus longue.