Alors qu'il est actuellement à 3 jours, le nombre de jours de carence dans le secteur du privé pourrait augmenter. Pour réaliser économies sur les dépenses de l'État, les salariés du privé pourraient donc être pénalisés.
D'après les données du ministère public, les indemnités journalières ont coûté 16 milliards d'euros à l'État en 2022. Et ce chiffre est en constante progression, de 6 % en moyenne. Pour réduire les dépenses du gouvernement, l'exécutif s'est donc penché sur la question de la durée de carence pour les salariés du secteur privé. Actuellement, un travailleur en arrêt maladie ne touche aucune indemnité durant les trois premiers jours. C'est justement ce nombre de jours que l'exécutif veut augmenter à cinq, six, voire sept jours.
« On a trop d'accidents au travail, trop de Français meurent au travail », déclarait le Premier ministre fin mars. Pour faire face à cela, le chef du gouvernement a annoncé « une grande initiative », « réunissant l'ensemble des partenaires, des partenaires sociaux, les élus, les parlementaires ». Cette réunion, durant laquelle la question de la carence des salariés du privé devrait être traitée, devrait avoir lieu le 20 avril prochain, selon les informations de La Tribune.
Pour rappel, lors d'un arrêt maladie, c'est la sécurité sociale qui s'occupe du versement des indemnités au-delà de la période de carence. Ces indemnités représentent la moitié du salaire journalier perçu pour le travailleur. Celui-ci ne peut néanmoins pas dépasser 52,28 euros. Pour ce qui est de la période de carence, ce sont les employeurs ainsi que les mutuelles des entreprises qui s'occupent d'indemniser les travailleurs (quand il y a indemnité). Évidemment, la mesure d'augmenter le nombre de jours de carence n'est donc pas vue d'un très bon œil par le patronat.
Vers l'instauration de jours de carence « d'ordre public » ?
Comme solution présentée par ce dernier, la mise en place de jours de carence « d'ordre public ». En clair, les salariés du privé ne recevraient aucune indemnisation durant ces jours, ce qui permettrait à la sécurité sociale et aux entreprises de réaliser des économies.
D'ailleurs, cette hypothèse est également envisagée par l'exécutif. Une telle décision rapprocherait les salariés du privé de ceux de la fonction publique, ces derniers ont un jour de carence non-indemnisé à chaque fois qu'ils sont en arrêt maladie.