Le Sénat a récemment adopté une réforme concernant les arrêts maladie des fonctionnaires. Si l’indemnisation pour les arrêts de courte durée est réduite, la proposition d’allonger le délai de carence a été écartée, suscitant débats et critiques.
Le gouvernement a fait adopter une réduction de l’indemnisation pour les arrêts maladie de courte durée des fonctionnaires. Désormais, ces derniers recevront 90 % de leur rémunération contre 100 % auparavant, pour les trois premiers mois d’arrêt. Cette mesure vise à générer des économies annuelles estimées à 900 millions d’euros, dans un contexte de maîtrise des dépenses publiques.
Parallèlement, la droite sénatoriale a échoué à faire passer une autre proposition : étendre le délai de carence à trois jours, au lieu d’un seul actuellement. Cette initiative, régulièrement soutenue par les élus de droite et du centre, aurait permis d’économiser 289 millions d’euros par an, selon des estimations du ministère des Comptes publics.
Réforme des arrêts maladie qui divise les syndicats et la gauche
Cette réforme a rencontré une vive opposition de la part des syndicats de la fonction publique, qui perçoivent ces mesures comme une stigmatisation des agents publics. Laurent Marcangeli, ministre de la Fonction publique, a lui-même reconnu avoir revu sa position après des consultations syndicales. Selon lui, la réduction de l’indemnisation est une mesure difficile, mais nécessaire pour un dialogue social apaisé.
Les groupes de gauche au Sénat ont également dénoncé ces réformes, qualifiant la proposition sur le délai de carence de démagogique. Ils ont rappelé que dans le secteur privé, les contrats de prévoyance compensent largement les jours de carence, rendant toute comparaison injuste.
La décision de ne pas allonger le délai de carence pour les arrêts maladie a suscité des tensions au sein de la droite. Des élus comme Max Brisson (LR) ont critiqué ce qu’ils perçoivent comme des concessions excessives faites à la gauche. Malgré le soutien habituel de l’Union centriste, cette année, les alliés ont préféré jouer la carte de la stabilité politique en évitant une crise budgétaire.
Un compromis politique avant tout
Ce débat révèle un équilibre délicat entre contraintes budgétaires et acceptabilité sociale. La réduction de l’indemnisation des fonctionnaires, bien que controversée, répond à des impératifs financiers pressants. En revanche, l’abandon du projet d’allongement du délai de carence reflète la nécessité de maintenir un dialogue social apaisé.
Dans ce contexte, la réforme souligne les limites des politiques d’austérité en termes de consensus politique et d’impact sur les agents publics. Un équilibre précaire qui pourrait bien être remis en question à l’avenir, selon l’évolution des finances publiques et des rapports de force politiques.