Alors que les prévisions annonçaient un déficit de 10,5 milliards d'euros pour la Sécurité sociale en 2024, celui-ci dépasse actuellement de 4 milliards le montant estimé. Il devrait, d'ici à la fin 2024, se situer autour de 16,6 milliards d'euros. Dans le but de renflouer les caisses, la Cour des comptes a proposé de mettre un terme à l'indemnisation pour les arrêts de travail d'une durée inférieure à huit jours.
Selon une étude menée par le groupe Apicil, le nombre d'arrêts de travail dont la durée oscille entre trois et sept jours a connu une hausse de 8,5 point au cours de l'année 2022. Une situation due à la crise sanitaire du Covid-19, notamment aux multiples variant du virus apparus entre 2020 et 2022.
D'après le baromètre sur l’absentéisme du cabinet Malakoff Humanis publié en 2019, certaines pathologies sont plus concernées que d'autres par les arrêts de travail de moins de huit jours. En tête de liste, on retrouve les maladies saisonnières, d'origine virale ou bactérienne, à l'exemple de la grippe, du Covid, du rhume, ou encore des bronchites. Des infections peu graves d'un point de vue médical, mais qui peuvent nécessiter quelques jours de repos, notamment en cas de fièvre ou d'asthénie. Elles représentent 61 % des arrêts courts, d'une durée de mois de trois jours et 29 % des arrêts moyens, soit entre quatre et trente jours.
En seconde position, on retrouve les troubles musculosquelettiques, tels que les tendinites, les douleurs lombaires et les maux de dos. Les arrêts courts pour de tels motifs sont de 18 %, contre 28 % des arrêts moyens. Enfin, 11% des arrêts de courte durée sont en raison de troubles psychologiques, contre 20 % pour une durée moyenne. De manière générale, les arrêts maladies pour ce motif sont longs, sauf si la maladie psychologique dont souffre l'employé n'a pas encore été diagnostiquée.
65 % des salariés travaillent en étant malades
L'étude du cabinet Malakoff Humanis a révélé, d'autre part, que 65 % des salariés sondés ont préféré travailler en 2019 que de prendre un congé maladie. Parmi eux, 39 % assurent que leur conscience professionnelle ne leur permet pas un tel arrêt. Tandis que le reste craint une mauvaise prise en charge et des jours de carence. À défaut de mettre un terme à l'indemnisation des arrêts maladie de moins de huit jours, la Cour des comptes propose la hausse du délai de carence, et ce, « pour tous les arrêts, quelle que soit leur durée ».
Un délai qui, pour rappel, représente la durée entre le jour au cours duquel la maladie est constatée et celui du début des indemnisations. Actuellement, il est fixé à trois jours. Le but de cette mesure est de permettre à la Sécurité sociale de réaliser une économie budgétaire d'environ 970 millions d’euros.