Le numérique, c'est l'avenir. C'est le crédo d'Orange Bank depuis son lancement, en 2017. Cependant, 5 ans après, elle n’a pas trouvé son public. L'établissement n'étant pas rentable, son conseil d’administration a décidé, le 28 juin dernier, d'arrêter ses activités. Un clap de fin qui lance le débat sur les avantages qu'offrent les banques en ligne en France.
Les banques en ligne sont-elles une mauvaise affaire en France ? C'est la question que se posent les experts en finances. Pour y répondre, il faut d'abord revenir sur le parcours Orange Bank et sur les raisons qui l'ont poussée à mettre la clé sous le paillasson. Cette banque a enregistré, depuis son démarrage, un milliard de pertes. Selon les experts, une telle somme n’a rien d’extravagant par rapport à celles des autres banques en ligne, pas plus rentables, mais nettement plus anciennes qu’Orange Bank. Ils estiment que d’autres scénarios d’évolution étaient envisageables et moins onéreux.
La décision d’Orange est donc considérée comme un changement de cap de la nouvelle équipe dirigeante qui a choisi de ne pas s'aventurer encore plus dans un projet qui s'annonce très difficile et qui a besoin de temps pour s'installer. Les banques numériques ont certainement un avenir devant elles, mais elles impliquent un investissement considérable et beaucoup de patience. Ce sont ces éléments qui ont poussé BNP Paribas à entrer en négociations exclusives avec Orange Bank en vue de récupérer ses clients, une partie de ses 2,6 millions de clients étant invités à rejoindre Hello Bank de BNP Paribas. Cependant, rien n'est encore définitivement joué. Les négociations sont toujours en cours entre les deux entreprises.
Banques en ligne : 20 ans d'existence
Les banques en ligne ont 20 ans d'existence. Cependant, elles n'offrent pas assez d'avantages pour leurs clients. Leurs prestations courantes restent chères et ne peuvent faire face à la concurrence des banques traditionnelles. Ainsi, au bout de 20 ans, moins d’un tiers (28%) des Français sont clients d’une banque en ligne, et 5% sont des clients exclusifs. Il faut dire que sur le plan pratique, les banques en ligne n'offrent pas plus que les banques traditionnelles. À l'exception certains tarifs « sacrifiés » qui font, justement, que ces banques en ligne soient moins rentables et incapables survivre à la concurrence des banques classiques. Ces établissements sont donc appelés à revoir à la baisse leurs ambitions