À partir du 1er avril 2025, les salariés en arrêt maladie percevront moins d’indemnités journalières de la part de la Sécurité sociale. Cette réforme, inscrite dans le budget 2025 de la Sécurité sociale, vise à réduire les dépenses publiques mais risque d’entraîner une hausse des coûts pour les employeurs et de modifier le fonctionnement des contrats de prévoyance.
Actuellement, la Sécurité sociale prend en charge 50 % du salaire journalier en cas d’arrêt maladie, dans la limite de 1,8 Smic, soit un maximum de 53,31 euros par jour pour un salarié touchant 3 243 euros brut par mois. À compter du 1er avril, ce plafond sera abaissé à 1,4 Smic, ce qui réduira l’indemnité maximale versée à 41,47 euros par jour.
Ce changement impactera principalement les salariés dont le salaire dépasse 2 524 euros brut par mois. Pour eux, la baisse de l’indemnisation représentera une perte financière significative, à moins que leur employeur ne compense la différence via un complément de salaire ou un contrat de prévoyance adapté.
Une réforme des indemnités journalières représente une charge supplémentaire pour les employeurs
Avec cette réforme, les employeurs devront assumer une plus grande part du maintien de salaire des salariés en arrêt maladie. Actuellement, beaucoup d’entreprises complètent les indemnités de la Sécurité sociale pour garantir au moins 90 % du salaire des salariés en arrêt. Cette baisse des indemnités publiques signifie que les contrats de prévoyance devront compenser un écart plus important, ce qui entraînera une hausse des cotisations pour les entreprises.
Selon les experts du secteur, les assurances prévoyance prévoient déjà une augmentation des tarifs d’au moins 4 % dès janvier 2026 pour absorber cette réforme. Ce surcoût pourrait inciter certaines entreprises à renégocier leurs contrats de prévoyance ou à chercher des solutions pour réduire leurs charges.
Les employeurs peuvent-ils réduire les compléments de salaire ?
En théorie, les entreprises pourraient réduire les compléments de salaire qu’elles versent aux salariés en arrêt maladie pour limiter leurs coûts. Toutefois, cette option semble peu probable, notamment dans les grandes entreprises, où ces compléments sont souvent inscrits dans les conventions collectives ou négociés avec les syndicats.
Pour baisser ces indemnités, une entreprise devrait renégocier ses accords de branche ou d’entreprise, une démarche complexe qui risque de se heurter à l’opposition des syndicats. Si la réforme venait à alourdir trop fortement la charge financière des entreprises, certaines pourraient néanmoins tenter de rouvrir le débat sur ces avantages sociaux, bien que les experts jugent cette hypothèse peu probable à court terme.
Si la réforme va indéniablement alourdir les coûts pour les employeurs, les salariés ne devraient pas voir leur maintien de salaire immédiatement remis en cause. Toutefois, la situation devra être suivie de près, notamment en 2026, lorsque les cotisations des assurances prévoyance augmenteront. Il n’est pas exclu que certaines entreprises, confrontées à des coûts croissants, cherchent à adapter leurs politiques d’indemnisation dans les années à venir.