Une nouvelle mesure issue de la loi de finances 2025 réduit l’indemnisation des agents publics en arrêt maladie. Désormais, ceux dont l’arrêt est inférieur à trois mois ne toucheront plus que 90 % de leur salaire au lieu de 100 %. Adoptée dans un contexte de restrictions budgétaires, cette réforme vise à limiter l’absentéisme, mais suscite une forte opposition au sein de la fonction publique.
Jusqu’à présent, les fonctionnaires en arrêt maladie percevaient l’intégralité de leur rémunération, quelle que soit la durée de l’arrêt. Cette disposition est désormais supprimée pour les arrêts de moins de trois mois, à l’exception des cas liés aux accidents du travail et maladies professionnelles.
Le gouvernement justifie cette réforme par un besoin de maîtrise budgétaire. Selon l’Inspection générale des finances, cette réduction de l’indemnisation devrait permettre d’économiser 900 millions d’euros. Une somme jugée nécessaire dans un contexte de dérapage des dépenses publiques, notamment dans le secteur de la santé.
Un impact direct sur les agents publics
Avec cette réforme, les agents de la fonction publique devront assumer une perte de revenus dès les premiers jours d’un arrêt maladie. Cette mesure touche particulièrement les secteurs de la santé et de l’éducation, où les conditions de travail difficiles entraînent un taux d’absentéisme élevé.
D’après un rapport de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), en 2023, les agents publics ont pris en moyenne 12 jours d’arrêt maladie, contre 10,3 jours dans le secteur privé. Le gouvernement espère ainsi réduire ces absences, estimant que l’absence de perte de salaire favorisait un recours excessif aux arrêts courts.
Des critiques et des craintes pour la santé publique
Les syndicats dénoncent une réforme injuste et potentiellement nuisible à la santé publique. La CFDT alerte sur le risque d’aggraver la propagation des virus dans des lieux comme les hôpitaux et les écoles, où des agents pourraient choisir de travailler malades pour éviter une baisse de salaire, rapporte Midi libre.
Par ailleurs, cette mesure pourrait rendre la fonction publique moins attractive, notamment dans les métiers déjà en tension. Avec une rémunération en baisse en cas d’arrêt maladie, certains agents pourraient être tentés de se tourner vers le secteur privé, où les conditions salariales peuvent être plus avantageuses.
L’indemnisation en arrêt maladie pourrait encore évoluer
Si cette mesure est entrée en vigueur le 1ᵉʳ mars 2025, des ajustements restent possibles. Le gouvernement pourrait, sous la pression des syndicats, envisager des exceptions pour certaines professions, ou encore instaurer un délai de carence avant l’application de la réduction.
En attendant, cette réforme marque un tournant dans la gestion des arrêts maladie dans la fonction publique. Si elle répond à une logique d’économies, son efficacité réelle sur l’absentéisme et ses conséquences sur le bien-être des agents restent à surveiller.







