Alors qu’il est actuellement à 3 jours, le nombre de jours de carence dans le secteur du privé pourrait augmenter, a fait savoir la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet
Arrêt de travail : Astrid Panosyan-Bouvet n’écarte pas l’augmentation des jours de carence
Avec des dépenses qui ont explosé cette année, le gouvernement doit agir pour faire baisser le déficit public. Plusieurs mesures ont déjà été mises sur la table, dont l'une ne date bien d'aujourd'hui. Il s'agit de l'augmentation du nombre de jours de carence imposé à chaque salarié lors d'un arrêt de travail. Pour la nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, l'idée est à étudier.
D'après les données du ministère public, les indemnités journalières ont coûté 16 milliards d'euros à l'État en 2022. Ce chiffre est en constante progression de 6 % en moyenne. Pour réduire les dépenses du gouvernement, il faut agir. Dès le mois de mars, l'ancien Premier ministre, Gabriel Attal, avait évoqué la piste des jours de carence pour les arrêts maladie.
Ce dernier a présenté la mise en place de jours de carence « d'ordre public » comme solution. En clair, les salariés du privé ne recevraient aucune indemnisation durant ces jours, ce qui permettrait à la Sécurité sociale et aux entreprises de réaliser des économies. Actuellement, le délai de carence pour les salariés du privé est de trois jours. C'est-à-dire, l'Assurance maladie ne commence à indemniser les travailleurs concernés qu'à partir du quatrième jours.
C'est donc ce délai qui est remis en question. En mai dernier, le directeur général de la Caisse nationale d’Assurance maladie avait déjà appelé à « réfléchir à un nouveau système d’indemnisation [...] plus soutenable financièrement, mais aussi plus juste ». Mercredi 2 octobre, la nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, s'est, elle aussi, exprimée sur un possible prolongement des jours de carence pour les salariés du privé.
Arrêt de travail : la ministre relance le débat
« Il faut regarder », a-t-elle déclaré sur Franceinfo. En effet, la ministre a notamment conforté sa position en pointant du doigt « des dérives très fortes, in fine portées par les finances publiques, mais aussi par les entreprises », rapporte Franceinfo. La mission qui attend le gouvernement ne s'arrête pas au prolongement de ces jours de carence, les conditions d'indemnisation doivent, elles aussi, être revues, car il existe un écart entre la réglementation et la réalité.
Dans le cadre d'une indemnisation pour arrêt maladie, l'Assurance maladie verse 50 % de la rémunération brute du salarié en question après trois jours de l'arrêt de travail. Ensuite, les entreprises versent des indemnités complémentaires pour atteindre 90 % de la rémunération, à condition que le salarié ait plus d'une année d'ancienneté. Toutefois, de nombreuses entreprises ne respecteraient pas ces conditions. Pour le ministère du Travail, il faudra donc se pencher également sur ce sujet