Les relations diplomatiques entre la France et le Maroc traversent une période de froid persistante. Cette crise muette a un impact sur les relations économiques entre les deux pays. Le président du MEDEF l'a constaté à ses dépens en apprenant l'annulation de sa visite au Maroc. Cependant, les ponts ne sont pas tout à fait coupés. La France reste un fournisseur du Maroc en armement.
En effet, selon le journal espagnol spécialisé Infodefensa, la France s'apprête, dans les prochains mois, à livrer au Maroc un deuxième lot de véhicules blindés tactiques de type Sherpa. Ils sont équipés du système de défense aérienne Mistral Atlas RC, la version la plus avancée des missiles MBDA. Ce sont des véhicules tactiques multi-usages développés sous différentes versions. Ils peuvent transporter un équipage de 5 personnes et rouler jusqu’à 110 kilomètres par heure et traverser les eaux jusqu’à 1,5 mètre de profondeur.
Ces véhicules sont équipés du système de défense aérienne Mistral Atlas RC, la version la plus avancée des missiles MBDA. Il s'agit d'un système basé sur une tourelle télécommandée, équipée de deux ou quatre missiles Mistral et d’un viseur thermique de dernière génération, pouvant être monté sur des véhicules blindés légers, tels que le Sherpa.
Cette livraison fait partie du contrat signé par le Maroc en 2020 avec la société française Arquus et l’armurier français MBDA. La France devra livrer aux Forces armées marocaines (FAR), au terme de ce contrat, 36 véhicules militaires de type Sherpa, dont un premier lot a été livré en 2022.
France - Algérie - Maroc : l'impossible équation
Ces livraisons de véhicules pour l'armée marocaine interviennent dans un climat de tensions entre le Maroc et la France, mais également entre le royaume et son voisin de l'Est, l'Algérie. En effet, les deux pays, qui ont tout intérêt à apaiser leurs relations diplomatiques, butent toujours sur la question du Sahara occidental. Le Rabat exige à Paris de reconnaître la marocanité de ces territoires, mais la France ne veut pas s’engager sur cette voie pour ne pas perdre l’Algérie.
Par ailleurs, entre l'Algérie et le Maroc, les tensions ne font qu'augmenter. L'Algérie a rompu les relations diplomatiques avec le royaume et fermé son espace aérien pour les avions marocains. Parallèlement, les deux pays se livrent une véritable course à l'armement. L'Algérie s'approvisionne principalement de la Russie, et le Maroc des États-Unis, de la France et dernièrement d'Israël. En tout cas, l'atmosphère n'est pas à l'apaisement dans cette partie d'Afrique du Nord. Pas plus tard que le 25 juin, le Président algérien a accusé le royaume chérifien, lors d'un exercice militaire de l'armée algérienne, de vouloir inonder l'Algérie de drogues, d'immigration clandestine et de « faux-monnayage ».