Après avoir bénéficié d’un véritable coup de boost grâce aux Jeux olympiques, l’économie française a subi un net ralentissement en fin d’année. Le recul du PIB de 0,1 % au quatrième trimestre s’explique par une baisse de la consommation et un essoufflement des secteurs directement liés à l’événement.
Durant l’été, l’organisation des Jeux olympiques a généré une activité économique exceptionnelle. À Paris, l’afflux massif de touristes étrangers s’est traduit par une augmentation de 14 % des retraits aux distributeurs en juillet et août, selon la Banque de France.
Les produits de grande consommation ont également connu un pic de ventes, avec une croissance de 2,7 % en moyenne sur la période et même 6,7 % à Paris. Les secteurs de la billetterie et des médias ont également été dopés par la vente des droits télévisés des JO, offrant un rebond temporaire à l’économie française.
Une consommation en perte de vitesse après l’événement
Une fois les JO terminés, la consommation des ménages a nettement ralenti, passant de +0,6 % au troisième trimestre à +0,4 % au quatrième trimestre. Les secteurs qui avaient bénéficié d’une forte demande, comme les loisirs et la restauration, ont connu une correction brutale.
L’Insee souligne un net recul des services aux ménages, qui après une hausse de 7,2 % en été, ont plongé de -5,7 % en fin d’année. Le secteur des exportations de services a lui aussi subi un repli de -8 %, après avoir bondi de 9,9 % entre juillet et septembre, notamment grâce à la diffusion audiovisuelle des Jeux. Cette contraction a amplifié le ralentissement économique général.
Un retour à la normale plutôt qu’un choc économique
Malgré cette baisse du PIB, les économistes s’accordent à dire qu’il ne s’agit pas d’une crise mais d’un retour à la normale après une période exceptionnelle. Selon Maxime Darmet, économiste chez Allianz, il y a eu des « effets très forts de contrecoup des JO », confirmant que la baisse d’activité était prévisible après un pic de consommation.
Toutefois, d’autres facteurs ont contribué à la stagnation économique, notamment l’incertitude politique, la crainte d’une hausse des impôts et un ralentissement des investissements. La désinflation, bien que présente, ne semble pas encore avoir stimulé la demande des ménages.
Une économie sous surveillance pour 2025
Si la France termine l’année avec une croissance annuelle de 1,1 %, portée par un fort acquis de croissance, la prudence reste de mise pour 2025. Le gouvernement et les analystes surveillent l’impact de la baisse de la consommation et des tensions économiques à venir. Sans l’effet JO pour dynamiser l’activité, la France devra compter sur d’autres leviers pour maintenir sa croissance et éviter une stagnation prolongée.