À partir de 2025, les entreprises recevront moins d’aides financières pour l’embauche d’un apprenti. Cette baisse vise à réduire les dépenses publiques, avec un objectif d’économie de 1,2 milliard d’euros. Si cette mesure touche particulièrement les petites structures, elle pourrait aussi modifier la dynamique du marché de l’alternance.
Jusqu’ici, les employeurs bénéficiaient d’une aide unique de 6 000 euros pour chaque contrat d’apprentissage signé. Désormais, les entreprises de moins de 250 salariés, qui concentrent 80 % des contrats, verront cette aide réduite à 5 000 euros. Quant aux grandes entreprises de plus de 250 salariés, elles ne percevront plus que 2 000 euros par recrutement d’apprenti.
Seule exception : les jeunes en situation de handicap, pour qui l’aide restera fixée à 6 000 euros, indépendamment de la taille de l’entreprise. De plus, les contrats signés avant le 24 février 2025 continueront de bénéficier des anciennes aides.
Objectif : 2,4 milliards d’euros d’économies
Cette mesure s’inscrit dans un plan plus large de réduction des dépenses publiques. Le gouvernement espère ainsi économiser 1,2 milliard d’euros grâce à la baisse des aides et 1,3 milliard en resserrant le plafond d’exonération des cotisations salariales des apprentis.
En effet, à partir du 1ᵉʳ mars 2025, les alternants rémunérés à hauteur d’au moins 50 % du SMIC seront soumis à la contribution sociale généralisée (CSG) et à la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Cela signifie que leur salaire net sera légèrement réduit par rapport aux années précédentes.
Un frein pour la formation des apprentis ?
Cette baisse des aides pourrait compliquer l’embauche d’alternants, notamment pour les petites et moyennes entreprises qui comptent sur ce soutien financier pour recruter et former de nouveaux talents. En effet, pour certaines structures, cette réduction pourrait rendre le coût d’un apprenti plus difficile à absorber.
Cependant, l’État justifie cette décision par la nécessité de mieux cibler les aides et d’éviter qu’elles ne profitent à des formations jugées peu prioritaires, notamment celles de niveau bac +3 et plus.
Quel avenir pour l’alternance ?
Si cette réforme ne remet pas en cause l’engagement du gouvernement en faveur de l’alternance, elle marque une rupture avec les mesures de soutien exceptionnelles mises en place ces dernières années. Avec la prochaine loi de finances, de nouvelles modifications pourraient encore voir le jour, notamment pour mieux adapter ces aides aux besoins réels du marché du travail.
Conclusion : des ajustements à prévoir pour les entreprises et les apprentis
Les nouvelles règles sur les aides à l’embauche des apprentis imposeront aux employeurs d’adapter leur stratégie de recrutement. Alors que l’alternance est devenue un levier majeur pour l’insertion des jeunes, il faudra surveiller si cette réduction des aides aura un impact sur le nombre de contrats signés en 2025.