Une amende sera mise en place contre les parents retardataires à la rentrée : de quoi s’agit-il exactement?

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Une amende sera mise en place contre les parents retardataires à la rentrée : de quoi s'agit-il exactement ?
Une amende sera mise en place contre les parents retardataires à la rentrée : de quoi s'agit-il exactement ? | Econostrum.info

Des parents arrivent en retard dans les garderies préscolaires ou les centres de loisirs pour récupérer leurs enfants après l’école. Cela implique un travail d’attente supplémentaire pour les agents municipaux. Aussi, au début du mois de juillet, afin de mettre un terme à cette situation, certaines communes ont pris une décision ferme envers les parents retardataires. Ces derniers n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement.

Dans les villes de Toulouse (Haute-Garonne) et de La Ferté-Bernard (Sarthe), les parents qui viennent en retard au centre de loisirs pour récupérer leurs enfants en fin de journée devront désormais s’acquitter d’une amende. À Toulouse, l’amende sera de 30 euros à partir de la rentrée scolaire. « Chaque année, plusieurs centaines de retards de parents sont constatés le soir », explique la directrice de l’éducation de la mairie de Toulouse.

Pour la ville, le montant de cette pénalité représente le « coût salarial des deux animateurs qui se voient contraints de rester ». À Toulouse, l’adjointe en charge de l’éducation, Marion Lalane-de Laubadère, assure que la mesure ne vise pas les parents en retard exceptionnellement à cause du travail ou des transports et qui préviennent. Elle explique à RTL que « c’est du cas par cas, pour des familles qui sont récalcitrantes et qui, malgré les discussions qu’on peut avoir avec elles, continuent à être en retard de manière régulière sans justification ».

Il en va de même pour la commune de La Ferté-Bernard, où les parents arrivant en retard à la garderie périscolaire des écoles publiques pour récupérer leurs enfants seront également sanctionnés à partir de la prochaine rentrée scolaire. Ils devront s’acquitter d’une amende de 5 euros pour chaque quart d’heure de retard. La maire adjointe chargée de l’éducation et de l’enfance à La Ferté-Bernard, Christine Van Ryssel, estime que « ces retards dénotent un manque de respect pour les agents municipaux obligés de rester sur place ».

La même responsable ajoute que sa circonscription « rencontre toujours les mêmes problèmes avec les mêmes familles qui ne préviennent pas. Bien sûr, on ne vise pas les parents qui, exceptionnellement, se retrouvent en difficulté. On peut bien sûr avoir des imprévus ». Christine Van Ryssel assure par ailleurs que la mesure vise à « sensibiliser » les familles.

Les parents mécontents de la décision

La Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE) a, par la voix de son président Éric Pinot, réclamé purement et simplement aux communes de revenir sur leur décision de pénaliser les parents, affirmant que « c’est une mesure qui ne rapportera rien à la mairie, qui ne changera rien ». « Les familles qui laissent leurs enfants tard le soir sont souvent confrontées à des problématiques d'emploi du temps, professionnelles, ou sont des familles monoparentales… On trouve que c’est un peu discriminant », explique Éric Pinot.

La décision est « injuste et incompréhensible », affirme au journal Le Parisien Aziz Aboularab, père de famille et vice-président de la FCPE, qui estime que « ce sont surtout les familles monoparentales et précaires qui vont devoir payer alors qu’elles ont justement besoin d’aide ». François Piquemal, député LFI de Haute-Garonne, l’un des premiers à exprimer son opposition à cette mesure, affirme que celle-ci peut porter atteinte d’abord aux « habitants qui ont des emplois peu flexibles et loin de leur domicile et de l’école des enfants ».

Enfin, il convient de rappeler que dans certaines municipalités comme Asnières (Hauts-de-Seine), Strasbourg (Bas-Rhin), Bordeaux (Gironde) ou Armentières (Nord), la mesure a déjà été appliquée. La même mesure de sanction contre les parents retardataires a été mise en place dans d’autres pays comme l’Australie, le Royaume-Uni ou Israël, mais l’expérience n’a pas donné de bons résultats, le nombre de retards ayant doublé.

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