Amélie de Montchalin annonce une nouvelle approche pour associer davantage citoyens, parlementaires et collectivités à la construction du budget de l’État. L’objectif affiché est de clarifier l’utilisation des impôts et de renforcer la transparence des finances publiques. Une série d’initiatives, incluant une consultation nationale et des rendez-vous réguliers avec les élus, doit permettre d’éviter les tensions budgétaires observées ces dernières années.
Face à une opinion publique souvent critique sur l’utilisation des deniers publics, le gouvernement souhaite instaurer une démarche plus ouverte sur les finances de l’État. Cette volonté s’inscrit dans un contexte marqué par une pression budgétaire accrue et la nécessité de contenir le déficit.
Amélie de Montchalin souhaite associer les citoyens aux décisions budgétaires
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé, lors d’un entretien avec la Tribune Dimanche le 2 mars, une « grande conversation » avec les Français sur l’utilisation des impôts et la gestion des finances publiques. L’objectif est d’expliquer les arbitrages budgétaires et de répondre aux critiques sur l’opacité du système. «Des documents seront au préalable publiés à destination de tous les Français, puis nous irons à travers le pays mener ces conversations avec eux. », a-t-elle déclaré.
Cette initiative vise aussi à combattre l’idée selon laquelle les décisions budgétaires seraient prises sans concertation et imposées aux citoyens. L’enjeu est de rétablir la confiance en rendant accessibles des informations techniques souvent jugées incompréhensibles.
Une meilleure implication des parlementaires
Les élus seront également associés plus en amont à la construction du budget. Jusqu’ici, le Parlement débat principalement du budget une fois qu’il est déjà élaboré. Désormais, le gouvernement propose des points d’étape réguliers : en avril, avant l’été, puis à l’automne.
Cette nouvelle organisation permettra aux députés et sénateurs de suivre en temps réel l’évolution des recettes et des dépenses de l’État. En cas d’écart budgétaire imprévu, des ajustements pourront être envisagés rapidement, évitant ainsi les surprises en fin d’année.
Une mesure qui vite à anticiper les risques financiers pour prévenir des dérapages
L’année 2024 a été marquée par une baisse des recettes fiscales qui a contribué à un dérapage du déficit. Le gouvernement veut éviter que ce type de situation ne se reproduise en renforçant l’anticipation des risques financiers.
En instaurant plus de dialogue et de transparence, l’exécutif espère aussi désamorcer les critiques sur les choix budgétaires avant qu’elles ne s’intensifient. Cette stratégie s’inscrit dans un contexte économique incertain où chaque décision budgétaire peut avoir des conséquences politiques majeures.
Si cette initiative d’Amélie de Montchalin est bien accueillie, elle pourrait marquer un changement durable dans la gestion des finances publiques en France. En impliquant davantage les citoyens et leurs représentants, le gouvernement tente de redéfinir la relation entre Bercy et les contribuables. Reste à voir si cette démarche sera perçue comme une véritable avancée ou comme un simple exercice de communication.