En France, aucun minimum social n’est garanti pour les jeunes. Les moins de 25 ans n’ont pas accès aux RSA (revenu de solidarité active) qui est la principale prestation de lutte contre la pauvreté. Pourtant, les 18 à 24 ans sont la tranche la plus touchée par la pauvreté, représentant 23 % en 2018, selon l’Insee.
Face à ce problème majeur, Tom Chevalier, chercheur en science politique, a fait plusieurs propositions qui ont pour but de garantir un minimal social aux jeunes. Leur permettre d’accéder au RSA dès 18 ans pourrait être l’une de ces solutions. Il s’agirait d’une première étape dans la considération des moins de 25 ans comme des citoyens à part entière. Mais pour le chercheur, il est important de voir plus large.
Selon Tom Chevallier, il faut distinguer trois types de prestations potentielles :
- L’assurance chômage, dont les droits sont ouverts aux chômeurs qui ont déjà cotisé en ayant exercé une activité professionnelle, ce qu’on appelle les « indemnités chômage » ;
- L’assistance chômage, dont les droits sont ouverts aux chômeurs, avec un montant est forfaitaire, comme l’allocation de solidarité spécifique qui est versée aux chômeurs en fin de droits ;
- L’assistance sociale, une prestation forfaitaire de dernier recours sous conditions de ressources, comme le RSA.
Aujourd’hui, le débat se porte sur l’alternative entre le RSA et le contrat d’engagement jeune (anciennement Garantie jeunes). Cependant, ce dernier dispositif ne peut pas vraiment être considéré comme un véritable droit social sachant que le nombre de bénéficiaires est fixé à l’avance.
Trois scénarios peuvent être envisagés pour garantir un minimum social aux jeunes
Selon le chercheur, trois scénarios sont envisageables. Le premier consiste à conserver le quota actuel de la garantie jeunes et à permettre aux moins de 25 ans d’accéder au RSA. De cette manière, le nombre de bénéficiaires de cette aide augmenterait considérablement. Le deuxième scénario exposé par Tom Chevalier consiste à développer la garantie jeunes en permettant à un plus grand nombre de moins de 25 ans de recevoir cette prestation.
C’est d’ailleurs ce qui est demandé par le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse. De cette manière, la garantie jeunes ferait office d’une prestation d’assistance chômage. Par conséquent, une ouverture du RSA aux 18 à 24 ans ne concernerait qu’une minorité de jeunes. Une solution qui a déjà fait ses preuves dans les pays nordiques, comme l’indique le chercheur.
Pour Tom Chevalier, un troisième scénario inspiré du modèle danois peut également s’avérer très efficace. Ce dernier consiste à transformer l’accès à l’assurance-chômage pour permettre aux jeunes travailleurs d’accéder à la prestation chômage. Dans les pays nordiques, les prestations d’assurance-chômage ne dépendent pas des heures travaillées, mais du revenu, du type de contrat de travail et de l’âge, afin de mieux couvrir les travailleurs en emploi précaire.
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