Alstom évincé : le Maroc choisit d’autres constructeurs pour un contrat ferroviaire de 150 trains 

Le groupe français Alstom ne participera finalement pas à la construction de 150 trains classiques pour le réseau ferroviaire marocain. L’Office national des chemins de fer (ONCF) a retenu deux autres industriels, écartant également l’Espagnol Talgo et le Chinois CRCC. Un revers pour Alstom, qui pourra toutefois se consoler avec une commande de 18 rames à grande vitesse pour le prolongement de la ligne Tanger-Marrakech.

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Un train à grande vitesse Alstom devant un site du constructeur, illustrant l’industrie ferroviaire et les innovations du groupe.
Alstom évincé : le Maroc choisit d’autres constructeurs pour un contrat ferroviaire de 150 trains  | Econostrum.info

Le Maroc poursuit l’expansion de son réseau ferroviaire avec un vaste programme de modernisation. Un appel d’offres pour la construction et la maintenance de 150 trains était en cours, mais le consortium mené par Alstom a été évincé. L’ONCF a privilégié deux autres acteurs, dont Hyundai Rotem, qui a proposé des investissements stratégiques sur place.

L’appel d’offres de l’ONCF concernait la fourniture et la maintenance de 150 trains classiques, répartis en trois catégories : 40 trains interurbains, 60 navettes rapides et 50 RER. Ce marché de grande envergure devait permettre de renforcer l’offre ferroviaire du pays, en complément des lignes à grande vitesse déjà existantes.

Dans la course à ce marché, plusieurs grands noms de l’industrie ferroviaire avaient présenté leur candidature. Alstom, en partenariat avec ses divisions en France, en Espagne, en Italie et au Maroc, faisait partie des favoris. Toutefois, son dossier a été écarté, au même titre que ceux du constructeur espagnol Talgo et du groupe chinois CRCC.

Les deux finalistes retenus sont Hyundai Rotem et l’Espagnol CAF. Hyundai semble en position de force, notamment grâce à une promesse stratégique : l’ouverture d’une usine de fabrication de trains au Maroc, accompagnée d’un transfert de technologie vers l’industrie locale.

Pourquoi Alstom a-t-il été écarté ?

Les raisons précises de l’éviction d’Alstom n’ont pas été officiellement détaillées par l’ONCF. Toutefois, plusieurs éléments peuvent expliquer ce choix. Hyundai Rotem, qui a déjà fourni du matériel roulant dans plusieurs pays, a su convaincre le Maroc avec un projet d’implantation industrielle dans le pays. Cette approche s’aligne avec la volonté du gouvernement marocain de développer un écosystème ferroviaire local, en réduisant la dépendance aux importations.

En parallèle, le coût global des offres pourrait avoir joué un rôle déterminant. Les constructeurs asiatiques et espagnols sont souvent plus compétitifs en termes de prix que les industriels européens historiques comme Alstom. De plus, la capacité à proposer un financement adapté est un critère clé dans ce type de contrat de grande envergure.

Un lot de consolation avec les trains à grande vitesse

Malgré ce revers, Alstom pourra se satisfaire d’un autre succès. Le groupe a été retenu comme soumissionnaire privilégié pour la livraison de 18 rames à grande vitesse de la famille Avelia Horizon. Ces trains seront destinés à la future extension de la ligne Tanger-Marrakech, qui prolongera le réseau à grande vitesse marocain déjà en place entre Tanger et Casablanca.

Le montant de cet investissement est estimé entre 750 millions et un milliard d’euros, une partie pouvant être financée par la France dans le cadre des accords de coopération entre les deux pays. Il reste cependant une étape administrative à franchir avant la signature définitive du contrat, car d’autres industriels peuvent encore contester cette décision, précise BFMTV.

Le Maroc s’impose comme un acteur majeur du rail en Afrique, avec une politique ambitieuse de modernisation et d’extension de son réseau ferroviaire. Après l’inauguration de la première ligne à grande vitesse africaine en 2018, reliant Tanger à Casablanca, le pays veut désormais étendre cette infrastructure vers Marrakech, puis Agadir à plus long terme.

L’exclusion d’Alstom de ce méga-contrat de 150 trains illustre la montée en puissance de nouveaux concurrents sur le marché ferroviaire mondial. Toutefois, la commande de TGV vient rappeler que le groupe français conserve une place importante dans le développement du rail marocain. Le défi pour Alstom sera désormais de s’adapter aux nouvelles exigences des marchés internationaux, où la concurrence se fait de plus en plus rude.

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