Allocation adultes handicapés (AAH) : une femme handicapée depuis 25 ans sommée de rembourser 15 000 euros

Une femme handicapée depuis 25 ans, résidant en Charente-Maritime, fait face à une situation kafkaïenne. À la suite d’une erreur administrative, la Sécurité sociale lui réclame 15 000 euros en la soupçonnant à tort de fraude à l’allocation adultes handicapés. Une affaire qui illustre les dérives potentielles du système bureaucratique et met en lumière le combat quotidien des citoyens face aux institutions.

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Une femme en fauteuil roulant, visage caché dans ses mains, illustre la détresse face à un problème lié à l'allocation adultes handicapés (AAH).
AAH supprimée : Une jeune femme amputée et cardiaque se retrouve sans aide et contrainte de travailler | Econostrum.info

Une erreur administrative a plongé une femme handicapée de Charente-Maritime dans une situation critique. Accusée à tort de fraude par la Sécurité sociale, elle se retrouve privée de son allocation adultes handicapés et sommée de rembourser 15 000 euros, malgré son incapacité à travailler depuis 25 ans.

Sylvie, 56 ans, résidente de Saint-Georges-du-Bois en Charente-Maritime, vit une situation difficile depuis 2021. À la suite d’une rupture d’anévrisme et de plusieurs AVC il y a 25 ans, elle ne peut plus travailler. Son allocation adulte handicapée (AAH), d’un montant de 900 euros par mois, est sa seule ressource.

Pourtant, elle reçoit un jour deux courriers de la Sécurité sociale : l’un réclamant 700 euros pour une prétendue erreur de déclaration, l’autre l’accusant de fraude et lui demandant de rembourser 15 000 euros. La raison invoquée ? Sylvie serait employée dans une société de ménage basée dans les Hauts-de-France, une région où elle n’a jamais travaillé.

Une confusion persistante

Sylvie découvre que son frère a travaillé dans cette entreprise 40 ans auparavant, ce qui pourrait expliquer l’origine de la confusion. Elle fournit des attestations prouvant qu’elle n’a jamais été employée par cette société, mais la Sécurité sociale persiste.

Son mari, retraité depuis 2017, est lui aussi faussement accusé de travailler pour une association d’aide à domicile dans la même région. Face à cette situation kafkaïenne, Sylvie propose aux autorités de venir vérifier sa situation à son domicile, mais aucune démarche de vérification n’est entreprise.

Sylvie privée d’une partie de son allocation adultes handicapés

Pour tenter de se faire entendre, Sylvie multiplie les démarches. Elle écrit à des députés, alerte les médias et même le président de la République. En janvier 2024, elle obtient une réduction de sa dette, ramenée à 5 000 euros, mais cette décision reste insuffisante. Entre-temps, la caisse d’assurance maladie prélève directement près de 400 euros sur ses versements d’allocation et bloque l’accès à ses soins dentaires.

Après trois ans de combat, l’affaire semble connaître un début de résolution. Un responsable de l’Assurance maladie a récemment affirmé que le dossier des 15 000 euros n’était plus un sujet. Malgré cette déclaration, Sylvie attend toujours des preuves concrètes de l’annulation de sa dette et la levée des sanctions sur ses droits sociaux.

Cette affaire illustre les dérives possibles des systèmes administratifs et les lourdes conséquences des erreurs sur les personnes vulnérables. Elle rappelle la nécessité d’un traitement humain et rigoureux des dossiers, afin d’éviter que des citoyens fragilisés ne subissent injustement des situations similaires.

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